L’aube des étoiles.
Salut !
Bonne année 2010 à tous !
Je vous présente aujourd’hui un conte écrit juste avant mon week end à Paris bien que l’idée soit plus ancienne. J’espère qu’il éclairera cette nouvelle année.
Bye et bonne lecture.
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L’aube des étoiles (1/2)
« Chaque matin quand tu te lèves, avidement je te guette ; mais le soir, jamais tu ne te couches auprès de moi : Pourquoi pars-tu quand j’ai le plus besoin de toi ? »
Il était une fois une mouche couleur cendre que tous nommait Ykar. Toute son enfance elle avait vécu dans une forêt sombre et humide, protégée du monde par le dense feuillage des arbres. Elle avait toujours cru que la Terre était uniquement peuplée de buissons, de chênes, de pins et de champignons ; qu’il faisait nuit lorsque le hibou se mettait à chanter et que le jour revenait lorsque les criquets commençaient à grésiller.
Mais un matin, perdue dans une mystérieuse rêverie, son vol la mena plus loin qu’elle n’avait jamais été, aux confins de son univers, sur les pétales d’une fleur de campagne.
Alors Ykar tomba amoureuse.
Dans le ciel, bien au dessus de l’horizon, le Soleil resplendissait et la mouche fut incapable de résister à son charme, tombant dans les griffes de ses rayons immatériels comme de futiles paroles parfois nous bernent.
Des jours durant Ykar resta assise, immobile sur sa fleur et seuls ses yeux bougeaient, se déplaçant dans l’océan céleste afin de ne jamais quitter du regard l’élu de son cœur.
La nuit lorsque le Soleil disparaissait la mouche quittait son promontoire pour aller chercher un peu de nourriture mais elle retournait bien vite à sa place, effrayée à l’idée que l’astre ne ressurgisse de l’horizon sans elle à son chevet.
Souvent elle lui parlait de sa vie avant leur rencontre ou des sentiments étranges quelle ressentait pour lui :
« Je ne sais pourquoi, plus que de t’aimer je t’admire ; j’admire la grâce avec laquelle tu te meus dans le ciel, j’admire ta bonté de donner toute cette chaleur pour simplement quelques regards ; j’aime le matin, à l’aube, quand tes premiers rayons caressent mes ailes frigorifiées, j’aime le soir te voir changer de robe avant de te coucher…est-ce aimer quelqu’un que de l’admirer ou est-ce l’admirer que de l’aimer ? »
Mais jamais le Soleil ne répondait.
Alors une nuit Ykar ne partit pas se restaurer mais resta assise sur sa fleur et attendit patiemment la venue de la Lune. A la vue de cette dernière, la première impression de la mouche fut la déception : à part sa taille similaire à celle du Soleil le satellite ne dégageait qu’une lumière pâle et fade et son éclat semblait celui d’une faible bougie comparé à la puissance de l’astre flamboyant.
Néanmoins Ykar tenta d’attirer son regard car elle avait grand besoin de lui parler :
« Lune, toi qui rayonnes dans la nuit, m’entends-tu ? »
Et des profondeurs du ciel une puissante voix répondit :
« Oui .»
La mouche, certifiée d’obtenir une réponse demanda alors :
« Saurais-tu pourquoi le Soleil refuse de me répondre ?
- C’est simple : il ne t’entend pas. »
Ykar, surprise, ouvrit de grands yeux :
« Si ma faible voix porte jusqu’à tes oreilles, pourquoi ne porterait-elle pas jusqu’à celles de mon bien aimé ?
- Il faut que tu saches que, bien qu’ayant pour toi la même taille que le Soleil, je suis beaucoup plus petit mais également beaucoup plus près de la terre et que, si l’astre du jour ne perçoit pas ta requête c’est qu’il est situé à une distance que, en tant que petite mouche, tu ne peux t’imaginer. »
La mouche tout d’abord dépitée se ressaisit ensuite et s’illumina d’une lueur d’espoir :
« Mais ne connaîtrais-tu pas un moyen pour lui déclarer ma flamme ? »
La Lune se tut un instant puis déclara catégorique :
« Il faut que tu t’en approches d’assez près pour qu’il puisse t’entendre ; mais permets moi de te dire que c’est peine perdue car le temps nécessaire à ce voyage titanesque est démesuré »
Tout le reste de la nuit Ykar garda le silence et n’écouta que le bourdonnement incessant de son esprit mais, lorsque le satellite commençait à disparaître à l’horizon, elle se leva sur sa fleur et tonna à l’univers entier :
« Moi, Ykar, j’irai voir le Soleil pour lui exprimer l’étendue de mon amour et de ma gratitude, qu’importe les distances et le temps que cela me prendra : je l’aime. »
Alors débuta le plus long et le plus périlleux voyage qu’une mouche n’ait jamais entrepris.
posted on janvier 4th, 2010 at 9 h 08 min
posted on janvier 4th, 2010 at 17 h 45 min