Sur la route et sous la pluie
Salut !
Oui je sais je ne poste plus très souvent (et honte à moi j’ai un peu de mal à écrire). Disons que mon cerveau me dicte de dormir, ma raison de travailler et mon cœur n’est plus qu’un murmure.
Je vous présente toutefois aujourd’hui un texte, du style d’un poème en prose, écrit cet été lorsque j’étais en Bretagne chez une amie. Il pleuvait ce soir là (non non il fait beau en bretagne ! ^^) et sur la fenêtre inclinée…enfin je vous laisse lire le texte
Niveau photo je ne vais pas innover beaucoup, encore un coucher de soleil pris en Bretagne et des fleurs (je ne suis pas en bio pour rien) !
Bye et bonne lecture.
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Sur la route et sous la pluie
Les étoiles tombent sur ma vitre avec le bruit mat des gouttes de pluie, ces mêmes perles d’eau posées en équilibre entre deux horizons, entre ma main et le piano, l’air humide du matin et les pétales assoiffées, ce cristal de glace et la surface lisse d’un cours d’eau sur qui se referme le piège, tes lèvres entrouvertes et ma peau qui s’assèche, ce cristallin et mes paupières closes.
Je rêve à un ailleurs, perchée sur les épaules du temps. Insaisissable il ne m’atteint pas en ces secondes d’éternité où le paysage défile autour de moi comme dans les manèges de notre enfance. Rotation des cœurs et des corps, enivrante mélopée, dans tes bras je me laisse aller.
Comme dans un palais des glaces, à la lumière des astres suspendus aux carreaux de verre, tout se déforme. Et derrière la falaise abrupt de ce lac vertical je vois les néons des réverbères, leur lumière diffuse et vacillante tels des centaines de couchers de soleil sur la ville endormie.
Alors je m’imagine des galaxies peuplées de lampadaires et avec mon doigt, sur la vitre embuée, je dessine des constellations ; comme le sillon de pollen poursuivant le vol du papillon qui va d’étoile en étoile ; de fleur en fleur ; de rêve en rêve.
Et l’orage redouble, efface l’éphémère d’un revers de la main. Puis c’est l’attente, le regard dans le vide, le tic-tac mécanique des battants de l’horloge sur le cadran de ma vitre. Je ne vois plus l’heure et mon paysage revêt un masque. Rideau noir.
Puis c’est l’exil entre ces murs de tôle animés de secousses, je ne sens rien sur ma peau, ni l’étreinte du vent ni la morsure glacée de la pluie, ni ce froid incendiaire qui ravive mes désirs. Au prochain arrêt je m’enfuis la retrouver, cette vie délaissée, égarée sur le trottoir de mon cœur, invisible des passants, ce corps nu sous l’averse passagère enlaçant le tableau, cette nature étourdie dont les milles lèvres humides se posent sur la peau.
Instant de plaisir à travers ma fenêtre entrouverte.
Soudain la pluie s’arrête et nous avec. Fin du tonnerre. Mes pieds se posent sur l’herbe détrempée, un pas puis un autre ; il ne faut pas la brusquer. J’observe les gouttes d’eau suspendues aux feuilles comme ces enfants accrochés au sein de leur mère.
Pluie où est passé le tableau que tu enlaçais ? Sous mes yeux tout est noir et blanc. Il ne reste plus que quelques tâches de couleur éparses que la rosée emporte dans la rivière arc-en-ciel.
posted on décembre 4th, 2012 at 12 h 05 min
posted on février 19th, 2013 at 21 h 34 min
posted on février 20th, 2013 at 0 h 18 min