Le jour où la nuit est morte
Salut à tous !
Un petit poème débuté un soir d’hiver en rentrant du travail. La photo a également été prise un soir un revenant ^^ J’espère qu’il vous plaira !
Bye et bonne lecture !
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Le jour où la nuit est morte
Sous les feus des bagnoles,
Qui brûlent, dans les ruelles du neuf trois,
Titubant dans les vapeurs d’alcool,
Comme un insecte envoûté par les phares,
Je me consume dans les braises rougeoyantes des cigares,
Me noie dans les lumières des ombres d’autrefois.
Egaré entre trois lampadaires, deux baisers,
J’ai perdu ma nuit, partie en fumée.
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Dans mon verre flottent les lumières des néons,
Tandis qu’autour de moi passent les bus comme des étoiles filantes.
Où est la maison ? J’ai oublié.
Quelque part entre Deneb et Orion.
Peut-être au croisement de l’Octant et de la brocante.
Je me perds dans la lumière,
Parmi les panneaux des agences immobilières.
Je me crame la rétine
Sur le fronton des boutiques,
Quand dans ma tête frappent les projecteurs d’un lointain cirque.
Ce soir la lune est la dernière héroïne.
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Avalé par la bouche qui vomit le jour,
Face aux carreaux d’un vert délavé,
Parfois jaunis, mosaïque colonisée,
Je grimace devant mon reflet distordu.
C’était un aller sans retour.
Le dernier métro vient de partir
Pendant que certains tentent de dormir,
Allongés sur le sol, près des gouttières d’eau croupie,
Sous les panneaux clignotants comme les néons des rues,
Ce soir dans Paris.
Tout cela au nom de la Patrie,
Au cœur battant de la République.
Car c’est dans les nuits fantômes, à Nation
Qu’on crève en lumière.
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Les yeux ouverts, aveuglé,
Je ne vois dans le ciel que les pales danser,
Qui brassent les froides odeurs de clope
Sous les lumières enivrantes des stroboscopes.
Honteux, les mains entre les hanches,
Priant les cauchemars et les rêves
Dans une éclatante impiété,
J’attends que l’aurore m’achève.
Sur l’autel des nuits blanches,
J’ai perdu la nuit, crucifiée.
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