Hàgny et Hàgurd
Salut!
Je poste aujourd’hui car dans les jours qui viennent je sens que je vais être à la bourre…
Voilà, je vous présente ma nouvelle bannière issu d’une photo de Zelda Gil-Galen
Il devrait encore y avoir quelques modifications (centrage du nom du site, mise en français…) mais le plus gros est fait d’après moi
Bon, je vous présente une récit (encore un petit paté je sais mais soyez pas découragés…) écrite pour un forum: Les Terres Oubliées..
Je vous dis pas le calvaire quand j’ai dû recopier les 8 pages manuscrites !!! Et un moment j’ai failli arriver en retard au cours parce que je voulais la terminer lol.
Je pense que vous pouvez tout comprendre malgré que ça se réfère quelque peu à l’histoire du forum mais si vous avez des questions n’hésitez pas.
Bonne lecture
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Hàgny et Hàgurd
Il y a très longtemps, aux limites de nos souvenirs, eut lieu la création des Terres Connus et celle de chaque peuple par leur dieu respectif.
Après leur travail, les quatre fondateurs de ce monde décidèrent de se retirer. Mais avant cela, Hàwyn, dieu du feu et des sorciers, créa quelque chose tout seul, de très personnel: deux jumeaux, la soeur se nommant Hàgny et le frère Hàgurd.
Et juste avant de s’en aller à tout jamais, il remit aux mains de leur mère, une montre leur étant destinée.
Les années passèrent et les jumeaux grandirent ensemble, ne se séparant jamais. Ils se ressemblaient beaucoup physiquement, bien que n’étant pas du même sexe, mais ils n’avaient pas le même caractère.
Tous deux avaient les yeux marrons et les cheveux roux bouclés. Ils étaient élancés et Hàgurd possédait la force destructrice de son père, son corps étant musclé, et Hàgny, de son côté, avait hérité du charme envoutant du feu et elle était des plus souple et agile.
Le frère était protecteur et malgré sa corpulence il savait faire preuve de douceur. La soeur, elle, était rusée et cultivée et gagnait souvent les conflits fraternels qui les opposaient de temps à autres.
L’un et l’autre étaient sorciers et leur pouvoir était grand. Ils maitrisaient le feu à merveille, ce qui en y en pensant, était tout à fait normal vu leur concepteur.
Ils vivaient seuls avec leur mère, dans une région déserte où ils cultivaient des légumes et élevaient des moutons.
Ils cotoyaient seulement les quelques bergers alentours et les habitants du village où ils descendaient une fois par mois.
Mais c’était bien peu comme vie sociale, alors ils se tournèrent l’un vers l’autre ce qui ressera encore plus leur liens.
Le jour de leur treizième été, leur mère décida de leur remettre la montre et de leur révéler qui était leur père.
Tout d’abord la nouvelle fut dure à accpeter mais ils la prirent du bon côté en n’en retirant de la fierté et plus de confiance en eux.
Tout en leur tendant le présent, leur mère leur rapporta les paroles d’Hàwyn: « Cet objet est magique, c’est la clé d’un trésor inestimable, mais il n’est d’aucune utilité pour s’enrichir. »
C’est Hàgny, ravie, qui passa la montre-gousset autour de son cou tandis qu’Hàgurd embrassait les deux femmes de la maison.
Le soir dans leur chambre, les adolescents regardèrent le cadeau de plus près et une chose les surpris et les déçus à la fois: elle ne fonctionnait pas.
Malgré le temps qui s’écoulait les aiguilles ne bougeaient pas, comme si la vie était figée et l’existence éternelle.
Lorsqu’ils en parlèrent à leur mère celle-ci haussa les épaules en répondant vaguement: « La clé d’un trésor inestimable…les clefs, cela n’ouvre qu’une seule porte, et ça n’a pas d’autre utilité.
Alors je ne vois pas pourquoi cette montre, que votre père a qualifié de clé, aurait plus de pouvoir que les autres. »
Elle les regarda, un petit sourire au coin des lèvres: « Elle n’est pas faite pour montrer l’heure, c’est tout… »
Deux ans passèrent et le mystère planant autour de l’objet s’épaissait encore plus.
Ils travaillaient dur aux champs et n’avaient pas vraiment le temps de percer le secret, d’autant plus qu’ils ignoraient quelle piste étudier.
Néanmoins ils se répétaient inlasablement dans leur esprit: « La clé d’un trésor inestimable…mais quel intérêt si nous ignorons son emplacement ! »
Tous deux avaient oublié la deuxième partie de l’énigme: « …mais il n’est d’aucune utilité pour s’enrichir. »
L’été de leur quinze ans, un malheur les frappa et une tempête ravagea leurs champs ne laissant que quelques épis de maïs épars.
Leur récolte était saccagée et s’ils ne trouvaient pas un moyen de gagner de l’argent ils ne passeraient pas l’hiver.
Seulement l’unique chose qu’ils possédaient, c’était une montre-gousset, qui, il est vrai, se révélait inutile pour faire fortune.
Tandis que les semaines passaient, les rapprochant inévitablement de la froide saison, et qu’ils s’inquiétaient de plus en plus, Hàwyn contacta sa fille en rêve et lui parla ainsi: « Mon enfant, la montre que tu portes autour de ton cou peut te mener au plus grand des trésors de l’humanité. Sers toi de tes connaissances et de ton talent pour envouter les gens afin de vous élever, toi et ton frère, au dessus de ces personnes gouvernées par leurs envies, et au dessus de vos problèmes. Vous possédez la clé du plus grand trésor, servez en vous ! »
Hàgny se réveilla en sursaut, la main crispée sur sa montre, transpirante, comme si elle s’était approchée d’un immense brasier.
Le lendemain, assise à table autour d’un petit déjeuner frugal, elle fit part à son frère du songe qu’elle avait fait.
Ils réfléchirent un moment et Hàgny prit la décision de se marier au duc Gibenung Poigne de Fer, pirate vivant sur l’île d’Asha et réputé pour sa cupidité.
Hàgurd tenta de la sermoner en lui répétant que jamais elle ne serait heureuse avec lui, mais rien y fit.
Elle exposa son choix à sa mère qui accepta à la condition que son frère l’accompagne. Ce dernier se récria que sans aucune aide elle n’arriverait jamais à s’occuper de la ferme, mais elle rétorqua que, toute seule, elle aurait suffisament de vivres pour passer l’hiver, et il fut bien obligé de couber l’échine devant sa résignation et sa détermination à ne pas laisser partir seule sa fille.
C’est ainsi que deux jours plus tard, Hàgny et Hàgurd prirent la route en direction de l’île d’Asha.
Le frère avait le coeur séré et empli de remords à l’idée de laisser sa mère à la merci du froid qui approchait, mais il se consolait en se disant qu’elle aurait plus de chance de survivre s’il n’y avait plus qu’une personne à nourrir.
Après une semaine à passer clandestinement d’une cariole à une autre et à franchir de dangereux marécages, ils arrivèrent au port de Hïthgaer.
Là, pour se payer la traversée jusqu’à l’île d’Asha, ils jouèrent quelques tours de magie, alliant leur parfaite maîtrise du feu au charisme de jeunes adultes.
C’est ainsi qu’en deux semaines ils réussirent à amasser la somme requise et se rendirent sur l’île pirate.
Le plan de la jeune fille n’était qu’ébauché, consistant seulement pour l’instant à se marier pour subvenir aux besoins de sa famille.
Elle n’était sure de rien et avait surtout peur, mais elle le cachait bien.
Elle avait peur de ne jamais revoir sa mère, peur d’entrainer son frère dans une relation ne le concernant nullement, peur que l’on abuse d’elle…
Alors quand, en de rares moments, elle hésita à faire demi-tour, pour se donner du courage, elle serra fort sa montre gousset
comme si, grace à ce geste, Hàwyn l’aidait et la protégeait.
Hàgurd, lui, avait une totale confiance en sa soeur mais ce qui le tourmentait c’était de savoir ce qu’il allait faire après le mariage d’Hàgny, qu’il pensait certain.
Il avait reçu l’ordre de veiller sur elle, mais sa mère allait aussi avoir besoin de lui après l’hiver.
Son indécision était au comble d’autant plus qu’il redoutait de laisser sa soeur dans les griffes d’un homme sans coeur.
Trois semaines après leur départ ils arrivèrent enfin au château du duc Gibenung.
Presque tout l’or que ce grand pirata possédait était sal. Les jumeaux étaient surs qu’il ne l’avait pas obtenu honnêtement.
Son palais était des plus luxuex mais ce n’était pas le genre d’endroit où l’on se sentait en sureté.
Plusieurs fois on les interpella et ils durent user de subterfuges pour qu’on les laisse prénétrer plus profondément dans le domaine de Poigne de fer.
Au bout d’un moment à déambuler dans les couloirs et à éviter le plus possible les gardes; ils trouvèrent ce qu’ils cherchaient.
Alors qu’ils passaient près d’une porte massive en chêne bordée d’or et où était gravé un poing fermé tendu vers le ciel et renfermant des pièces, ils entendirent une puisssante voix avant que la porte ne pivote qur ses gonds, laissant échapper un homme frêle qui leur tournait le dos et reculait avec moults courbettes.
Tandis que l’entrée se refermait peu à peu, les jumeaux se glissèrent sans bruit à l’intérieur.
La pièce était grande et garnie de nombreux tapis et tapisseries.
Au centre, assis sur un siège haut et entouré de mets, se tenait un petit homme rondouillard, au nez aplati et vêtu d’une tunique légère.
Son visage était marqué par la colère et ses traits sévères.
Il claqua des doigts et en un instant deux gardes vinrent entourer les étrangers.
Alors que les soldats étaient sur le point de leur passer l’épée au travers du corps, le petit homme les en empécha d’un dur regard et demanda aux jumeaux, curieux : « Que faîtes vous en mon palais jeunes gens, je ne me souviens point vous y avoir invités? »
Hàgurd s’apprétait à répondre mais un coup de pied bien dissimulé de sa soeur l’en dissuada.
« Noble duc Gibenung, nous nous excusons platement d’être entrer sans votre autorisation dans votre domaine. Néanmoins je puis vous assurer que nous faisions cela dans votre intérêt. Il est vrai que j’ai une proposition intéressante à vous soumettre, me permettez vous de poursuivre ? »
D’un signe de la tête il l’invita à reprendre son explication.
« Merci, vous ne le regretterez pas… »
Et elle se lança dans son jeu favori, alliant le geste à la parole sous l’oeil intrigué de son interlocuteur.
Elle déclara sans peur ce qui l’amenait en ce lieu et son intention.
Elle parlait avec franchise ne cachant pas sa modeste condition ni même ses origines. Son frère acquiessait chacun de ses dires d’un hochement de tête, sans oser prononcer un seul mot de peur que cela brise l’envoutement des paroles d’Hàgny.
La plupart de son discours n’était que compliments dissimulés mais ses mots dansaient comme le feu, attirant l’attention comme il attire le regard, enchantement qui manipule et séduit.
Cependant elle n’oublia surtout pas de mentionner sa montre- gousset, clé d’un trésor inestimable.
Durant leur voyage ils avaient eu le temps d’étudier plus profondément le rêve d’Hàgny et ils en étaient arrivé à la conclusion que les aiguilles montraient le chemin menant à la richesse.
La jeune fille en fit part au duc Gibenung qui, intéressé, accpeta de se marier avec elle.
Il ne la croyait pas aveuglément, loin de là, mais l’histoire des enfants d’Hàwyn était célèbre et ce fait l’incitait à croire le pouvoir de la montre.
De plus, il l’avait par la suite beaucoup observé et nul n’était parvenu à l’ouvrir ni à changer la place des aiguilles.
Alors, attiré par la possibilité de s’enrichir encore plus il avait accepté la proposition.
En l’attente des noces qui devaient être célébrées une semaine plus tard, on leur attribua à chacun une des plus belles chambres du palais et deux servantes furent mises à leur disposition.
Les jumeaux avaient magnifiquement réussit leur coup mais ils ne relachaient pas pour autant leur attention.
C’était maintenant qu’ils devaient redoubler d’effort pour assurer leur place dans le monde de l’opulence et des complots.
Le mariage d’Hàgny et de Poigne de fer eut lieu trois jours après la date prévue à cause d’une intempérie, chose courante sur l’île d’Asha.
Ce fut une immense fête qui dura quatres jours et demanda la participation de tout le château ainsi que des domaines voisins.
Un splendide anneau d’or fut passé au doigt d’Hàgny, cellant son detin à jamais.
Dans les convives, tous savaient que le mariage n’était que pur intérêt. Qui aurait voulu épouser un homme au caractère effroyable, avare et sournois, dont la beauté se résumait aux bijoux et pierres précieuses couvrant son corps immonde?
Il falait être désespéré pour vivre avec le duc Gibenung, et les jumeaux ne réalisèrent que trop tard leur erreur.
Les noces passées, leur rythme de vie se calma un peu et les enfants d’Hàwyn eurent le temps de ses réunir afin de discuter de leur avenir.
Les jeunes adultes se languissaient tous deux de revoir leur mère et craignaient qu’il ne lui soit arrivé malheur.
Hàgny proposa à son frère que ce dernier quitte quelques temps le palais pour prendre des nouvelles de leur mère mais il s’y refusa. Hàgurd partirait avec sa soeur ou ne partirait pas.
Seulement Hàgny ne pouvait quitter le château sans laisser au duc sa montre, et s’en séparer aurait été pour eux comme perdre de nouveau leur père.
Ils ne pouvaient en supporter ne serait-ce que l’idée.
Alors ils se résignèrent à attendre quelque chose qu’ils ignoraient…un boulversement, un cadeau des dieux, un infime espoir.
Les semaines puis les mois passèrent et les jumeaux ne baissaient pas leur garde. Pour eux, c’était comme s’ils étaient en territoire ennemi, épiés à chaque instant pour ce qu’ils possédaient.
Le duc tenta maintes fois de s’approprier la montre magique mais elle était bien protégée. Hàgny ne lui permettait de l’étudier qu’en sa présence et celle de son frère.
Dans ce château, entourés de nobles et de complots infames, les jumeaux se sentaient étrangers. Ils se méfiaient de tout et de tous ne faisant confiance à personne.
Mais à leur yeux, une femme, un peu plus agée qu’eux, s’élevait, malgré sa condition sociale des plus modeste, au dessus des habitants du palais qui étaient si viscieux, mesquins et vils..
Elle se nommait Cybel et était la confidente d’Hàgny ainsi que sa femme de chambre.
Elles passaient souvent des soirées ensemble lorsque Gibenung sortait rejoindre sa maîtresse.
Sa femme le savait mais cela lui importait peu, elle préfèrait même qu’il la trompe si elle pouvait fuir un moment son caractère irracible et son amour unique pour l’or, les bijoux et les richesses.
C’est ainsi qu’Hàgny et Cybel, rejointe de temps à autres par Hàgurd, se racontaient leur vie et se transmettaient les rumeurs qui circulaient.
Grace à leur réunions nocturnes les enfants d’Hàwyn apprirent un soir qu’un complot avait été monté.
La femme de chambre aurait entendu parlé d’un étranger très réservé qui serait arrivé pour de mystérieuses raisons et serait, si l’on en croit les bruits qui circulaient, à la solde du duc.
Cybel avait alors enquété et avait remarqué lorsqu’elle nettoyait sa chambre, une forte odeur de plantes qui régnait dans l’atmosphère. Et quand elle avait forcé un tiroir elle avait vu, ébahie, une dizaine de dague et de couteaux de tailles et de formes différentes.
L’espionne n’avait pas pris longtemps à comprendre que bientôt le sang coulerait et que des paupières se fermeraient à jamais.
Les jumeaux discutèrent toute la nuit avec Cybel et ils décidèrent de redoubler d’attention. La clé d’un trésor inestimable, on voudrait tous l’avoir dans nos mains, même si elles doivent pour cela être tachées de sang…
Un soir qu’Hàgny et son amie était assise côté à côte sur le lit à balquin à se raconter leur journée respectives, elles entendirent des pas dans le couloir : quelqu’un s’approchait.
« Gibenung n’est pas censé rentrer aussi tôt! » murmura la jeune fille affolée à sa compagne.
« C’est peut être Hàgurd qui n’arrivait pas à trouver le sommeil. » la rassura Cybel avant de proposer aimablement: « Restez là, je vais voir. ».
Elle se leva et s’approcha sans bruit de la porte. Alors qu’elle y colait son oreille elle sentit une odeur, puissante, ennivrante. Elle s’accroupit et regarda dans la serrure afin de voir qui se promenait dans les couloirs en pleine nuit. Mais étrangement elle ne vit rien. C’était le noir complet et elle ne captait même pas le halo de lumière diffusé généralemet par les flambeaux.
Les bruits de pas cessèrent.
Soudain Cybel vit qulque chose bouger à l’intérieur de la serrure et perçut un faible cliqueti.
C’est alors qu’elles réalisèrent l’ampleur du danger qui les guettait et qui, désormais, était à moins d’un mètre. Mais il était déjà trop tard.
La femme de chambre eut à peine le temps de bondir en arrière que la porte s’ouvrit sur un être dont seuls les yeux n’étaient pas masqués.
Tout se passa très vite.
Hàgny poussa un cri dissimulant le hoquet de surprise de son amie. L’inconnu dégaina un poignard et avant qu’aucune des deux femmes n’aient le temps de réagir, il l’enfonça dans la poitrine de Cybel.
La servante s’effondra au sol dans un nouveau hurlement de sa compagne.
Le meurtrier releva les yeux du corps inerte et ses derniers croisèrent ceux d’Hàgny alors que l’homme s’enfuiait comme il était venu, effrayé par les bruits de pas précipités qui se faisaient entendre.
Désemparée, la jeune fille tomba à genoux près de la femme de chambre et la prit dans ses bras en sanglotant.
Au milieu de ses larmes de peur et de tristesse, coupéee du monde, elle n’entendit pas Hàgurd arriver en courant, térrifié que sa soeur ait pu être bléssée.
Il la consola et lui affirma qu’elle n’y était pour rien, malgré qu’elle était convaincue du contraire. Lorsqu’elle se fut calmée, ils s’assirent au bord du lit et tentèrent de comprendre ce qui venait de se dérouler.
D’après leurs connaissances, personne n’en aurait voulu à Cybel au point d’engager un assassin, qui ne devait être nul autre que l’étranger qui s’était récessement installé au château.
Il l’avait surement tué par necessité…parqu’elle le génait…
Non, c’était à Hàgny qu’il en voulait. La raison était évidente: s’approprier la montre.
Les jumeaux comprirent alors que ce n’était pas la dernière agression : l’assassin allait de nouveau essayer de voler l’objet. Et s’il devait tuer la duchesse, quelle importance?
Hàgurd décida donc, malgré les supplications de sa soeur pour n’en rien faire, de prendre le présent de leur père.
Boulversée par les évènements de la soirée, elle n’eut pas la force de s’opposer à son frère et lui céda la montre.
Le lendemain matin, lorsque Gibenung rentra dans la chambre, le fils d’Hàwyn, se libéra de l’étreinte de sa soeur qui s’était endormie, rassurée par sa présence, et il raconta au duc ce qui s’était passé, expliquant le fait que Cybel se trouvait dans sa chambre par une soif importante que la duchesse avait voulu satisfaire.
Heureusement Hàgny ne se réveilla pas avant midi, car nul ne sait comment elle aurait réagi face à un homme, son mari, qui avait commendité un meurtre.
Les jours suivants les jumeaux furent sur leur garde plus que jamais et plusieurs fois ils hésitèrent à s’enfuir. Mais qu’auraient-ils fait, seuls, sans argent?
Ce n’était pas en quittant le château qu’ils auraient été plus en sécurité car Gibenung se serait arrangé pour les retrouver et s’emparer de la montre.
S’ils avaient pu remonter le temps jamais ils n’en auraient parlé à ce monstre…
Mais un jour ce qui devait arriver arriva.
Hàgny était seule dans sa chambre et somnolait, ne pouvant dormir profondément à cause de la peur qui la tenaillait, quand soudain elle entendit un cri.
Elle se leva brusquement, reconnaissant la voix d’Hàgurd, et fonça vers la chambre de son frère.
Le sang battait à ses tempes et sa vision s’embuait, elle ne pouvait pas y croire, pas encore…
Et alors qu’elle courait comme une folle, elle frappa de plein fouet un homme.
Elle s’effondra par terre avec un gémissement.
Tandis qu’Hàgny s’apprétait à se relever, son regard croisa un objet brillant sur les dalles noires: le cadran d’une montre réverbérant la lumière des torches.
Comprenant soudain ce qui s’était passé dans la chambre de son frère, elle bondit sur la chaîne et l’attapa d’une main tandis que de l’autre elle comptait brûler l’assasin de Cybel.
Hàgny projeta une immense boule de feu sur l’homme qui retourna à l’état de poussière.
Elle se retourna alors et se rua telle une furie dans la pièce.
« Hàgurd !!!! »
Mais dans sa voix perlait déjà le désespoir.
Elle arriva dans la chambre pour ne voir que le corps de celui qui avait été le fils d’Hawyn.
Tout ce bruit avait réveillé bon nombre de personnes qui étaient sorti pour voir ce qu’il se passait.
Hàgny, les entendant approcher, brula le cadavre de son frère après lui avoir déposé un baiser, et rassembla les cendres dans un pan de sa robe de nuit.
Elle aurait aimé pouvoir libérer sa douleur et pleurer à chaudes larmes, mais elle en était incapable et de plus elle devait fuir.
Pour l’homme et l’être que dans ce monde elle avait le plus chéri, elle ne pouvait verser ou lui donner comme cadeau d’adieu le plus minuscule, infime, éphémère morceau de l’océan de tristesse où son coeur voguait à la dérive.
Mais si elle ne pouvait pleurer, elle se devait de le venger.
Alors elle libéra le feu qui était en elle, le substituant à sa prison charnelle.
Elle le laissa se répendre, tel sa colère, sur le lieu du crime. Elle n’était plus maître de sa fureur meurtière et ce qui l’avait empéché auparavant de tuer des innocents avait bien peu d’importance désormais.
Le courroux d’Hàwyn se déchaînait sur ceux qui avaient oser tuer son fils.
Quand la chaleur devint insupportable Hàgny sauta par le fenêtre, les cendres de son frère bien serrées contre elle, et attérit doucement dans un buisson.
D’un bond elle se releva et prit la fuite à grande emjambées.
Au bout d’une heure de course effrénnée elle consentit à faire une pause et à se retourner pour observer la vue qu’elle avait du promontoire où elle s’était arrétée.
Le spectacleétait magnifique mais avait cependant une triste connotation.
Dans le lointain se dressait le château de Gibenung Poigne de Fer, qui désormais n’était plus qu’un
immense brasier.
De temps à autre des blocs rocheux se détachaient de la parroie et venaient s’écraser avec un buit sourd sur la terre.
Parfois une puissante gerbe de feu s’élevait de plusieurs mètres dans le ciel et Hàgny croyait entendre à certains moments les cris d’agonis des habitants…mais bien sur elle révait.
Alors, lentement, il commença à apparaître à l’horizon les contours du soleil et le ciel se teinta de rouge, comme si la mortelle blessure d’Hagurd s’était répendue dans l’immensité.
Ce macabre tableau lui faisant plus de peine qu’autre chose, Hàgny s’en détourna et reprit d’un pas plus modéré la route, souhaiatnt cependant quitter au plus vite l’île d’Asha.
La matinnée était bien entamée lorsqu’elle arriva au port où était ammaré le bateau devant la reconduire au continent.
Elle voyagea clandestinement toute l’après midi et une bonne partie de la soirée, ne quittant pas les câles où on l’avait enfermée.
Durant toute la traversée elle dormit d’un sommeil agité et ne se réveilla qu’à l’arrivé où on la jeta hors du bateau.
Les jours suivants elle marcha sans relache vers le volcan des brûmes.
Elle ignorait ce qu’elle allait faire maintenant que tout était fini, mais sa première occupation était de rendre au cratère fumant ce qui lui appartenait.
Peut-être irait-elle rejoindre sa mère après…si cette dernière était toujours en vie…
Au bout de plusieurs semaines de voyage dans un froid polaire, la fête de la neige ayant pris place dans les coeurs et le paysage, elle arriva enfin au sommet du volcan des brûmes.
Là elle prit une grande inspiration qui lui glaça la gorge et versa les cendres dans la montagne de feu.
Cet acte accomplit elle se sentit libérer et, étrangement, elle fondit en larmes.
Elle tomba à genoux dans la neige froide, elle n’avait plus de but, plus d’espoir.
Elle ne se sentait pas la force de rentrer seule chez elle.
Tandis qu’elle se recroquevillait en boule, ses bottes glissèrent et elle roula un moment dans cette étendue blanche si apaisante.
Lorsqu’elle arréta de dégringoler de la pente abrupte elle ne savait plus où elle était. Autour d’elle tout n’était que blancheur éclatante et il lui était impossible de discerner le ciel du sol ni le haut du bas.
Elle serra très fort sa montre, unique élément la ratachant à la vie dans cet univers exempt de couleur.
« Papa…il ne méritait pas de mourir…personne ne mériatait de mourir…pourquoi Papa…pourquoi tu n’as pas empéché cela ?…je croyais que tu pouvais tout faire…Papa…. »
Elle ferma lentement les yeux, trop fatiguée, trop découragée.
Et alors qu’elle croyait que tout ce qu’elle avait enduré allait enfin apartenir au passé, qu’elle allait pouvoir tout oublier, elle perçut un léger tic-tac qui la sortit de sa torpeur.
Elle s’assit dans le trou que son corps avait formé et ouvri la main sur sa montre-gousset.
Les aiguilles filaient dans le sens inverse dans lequel elles auraient dû tourner.
Mais elles bougeaient!
Hàgny, éberluée, les regardait faire, comme si elles remontaient le temps.
Leur vitesse était phénoménale et l’oeil ne pouvait savoir où elles étaient; car elles étaient partout à la fois!
Alors, lentement, elles ralentirent leur course. Un tour, deux tour, elles se figèrent.
Hàgny avait-elle révé?
Elle fixa attentivement le cadran. Non. Elles n’étaient plus à la même place.
La sorcière suivit les aiguilles du regard: elles étaient pointées sur elle.
Alors qu’elle essyait de comprendre, elle entendit des pas derrière elle.
Son coeur se figea soudain et le bruit de la neige que quelqu’un tassait cessa. De nouveau elle regarda les flèches avant de se retourner progressivement.
Sur ce volcan il y avait une autre source de vie que la sienne!
Elle plissa les yeux pour éviter les flocons que la tempête transportait, et vit à travers la brume une silouhette qui lui sembla familière. Elle était grande, corpulente…elle la fixait.
Hàgny alluma une boule de feu pour mieux voir la personne qui se tenait devant elle et eut un haut le coeur.
Ce n’était pas possible, ça ne pouvait pas être lui…mais ses cheveux roux disaient le contraire…
« Hàgurd!!!!! »
Elle se releva et courut vers son frère, toujours droit malgré la tempête qui faisait rage.
Elle dérapa et s’effondra dans ses bras, son rire se mélant à ses larmes de joie.
Et alors qu’il la serrait fort, tentant de comprendre ce qu’il lui arrivait, une voix rententit, venant de nulle part:
« Joyeuse fête de la neige mes enfants ! »
posted on décembre 3rd, 2007 at 18 h 15 min
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posted on janvier 4th, 2008 at 18 h 36 min