Le Poète.
Salut !
Cette semaine je l’ai entièrement passée à l’Astrorama et samedi j’y ai même dormi. C’était fantastique et de plus nous avons rencontré l’astronaute Jean-François Clervoy.
Je vous poste donc cette semaine un conte en relation avec l’astronomie.
J’espère qu’il vous plaira,
Bye et bonne lecture.
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Le Poète.
Il était une fois un poète vivant sur une petite planète où la nature, les arbres et les rivières étaient son unique compagnie.
Il n’avait pas le corps d’une femme ni celui d’un homme; c’était un poète et seuls ceux de son espèce comprennent l’étendue des possibilités que l’imagination peut conférer à leur corps.
L’entièreté de son temps était consacrée à l’écriture. Il écrivait sur la roche, sur la terre, sur les troncs des arbres et les pétales des fleurs; cependant il ne s’arrêtait jamais, même pour manger, car il est bien connu que les poètes ne se nourrissent que de la chair tendre des mots.
Un jour malheureusement, alors qu’il venait de terminer un poème et qu’il tournait sur lui même à la recherche d’un lieu encore vierge de tout caractère, il découvrit qu’il ne pouvait plus écrire. Chaque interstice, chaque pli, chaque fissure de sa petite planète était colorée de mots et il ne restait plus de place pour une seule phrase.
Il s’assit donc en tailleur sur un de ses nombreux poèmes et notre ami commença à réfléchir. Mais soudain, tandis qu’il avait perdu tout espoir de trouver la solution à son problème, une feuille vint nonchallemment s’échouer à ses pieds.
Le poète prit le fragment de nature dans ses mains et l’observa sous toutes ses coutures pour parvenir de nouveau à la triste conclusion que lui aussi était inutilisable.
Ce n’est qu’après quelques minutes que l’idée de lire le poème lui vint à l’esprit :
« Si dans la profonde nuit tu t’égares
N’oublie pas de lever ton regard. »
Obéissant à ses propres mots il leva alors la tête et ce qu’il vit le remplit à la fois de terreur et de fascination : le ciel était noir. C’est à ce moment précis qu’il trouva la réponse à son problème.
Notre ami comprit ainsi que s’il avait écrit sur toute sa planète il ne lui restait plus qu’à écrire dans le ciel.
Cependant, alors qu’il avait saisit sa plume, une nouvelle question se posa à lui : « Comment écrire dans le ciel si je ne peux l’atteindre ? »
Néanmoins cette fois-çi une feuille n’eut pas besoin de lui tomber dessus pour qu’il trouve la solution. Par un mystérieux procédé il transforma toutes ses histoires en grains de poussière, les rassembla dans ses mains, se pencha lentement vers elles et souffla.
Les phrases s’élevèrent dans les airs en tourbillonant avant de toucher le ciel et chaque mot de chaque poème se regroupa avec les siens pour former la grande, la belle histoire de l’Univers, celle qui ne finit jamais.
Certains de ces récits devinrent des étoiles car elles étaient brûlantes de passion, d’autres incompréhensibles et insaisissables des comètes ou encore la dureté de quelques uns les changea en pierre et les transformèrent en planètes telluriques.
Et durant tout ce temps notre ami riait de joie, de ce rire sonore et puissant, heureux de pouvoir enfin écrire à l’infini. Il paraît que l’éclatement de rire du poète aurait créé une violente explosion expulsant les éléments du ciel aux quatre coins de l’Univers et que, son rire se poursuivant toujours il éloignerait les galaxies, ses livres, de plus en plus les uns des autres.
Certains Soleils s’éteignent en engloutissant leurs planètes et certaines histoires tombent dans l’oubli. Cependant de nouvelles étoiles et de nouvelles planètes naissent en permanence et le poète jette sans cesse plus de poèmes et de récits dans le ciel.
Chaque personne est une lettre, chaque famille un mot, chaque arbre une virgule et chaque colline un point. Nous faisons tous partis de la même histoire, une histoire écrite dans nos coeurs et dans le ciel.
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