Luciole (4° partie).
Salut,
Oui, malheureusement les vacances sont terminées…et en plus, je suis partie de Marseille trop tôt J’aurai tellement aimé voir ma ville sous la neige…
Sinon les vacances ont été fructueuses et je suis parvenue à écrire trois poèmes en plus de la nouvelle dont je vous avais parlé, dont un participe à un concours, je vous le montrerai
Aujourd’hui je vous présente la quatrième partie de Luciole en espérant qu’elle vous plaira et vous intéressera autant que le début.
Bye et bonne lecture.
1- Première partie 6- Sixième partie
2- Deuxième partie 7- Septième partie
3- Troisième partie 8- Huitième partie
4- Quatrième partie 9- Neuvième partie
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Luciole
Que s’est-il passé ? J’ai un trou noir. Je me souviens juste du petit et de la porte qui claque, puis plus rien. J’ai probablement dû pleurer avant de tomber d’épuisement. Je me frotte les yeux. Autour de moi il fait sombre. Combien de temps ai -je dormi ? Une couverture est posée sur moi. Je la retire silencieusement et me lève.
« Tu vas bien? » Lucie est assise sur son fauteuil, je ne le remarque que maintenant.
« Tu ne dors pas ?
- Je voulais savoir comment tu allais. J’ai eu peur tu sais, tu n’avais pas fait de crise depuis longtemps… »
Je ne vois pas son visage mais je le devine. Elle a les traits tirés par la fatigue autant que par l’inquiétude, pourtant elle tente de me sourire. Elle est comme ça Lucie, jamais elle ne dévoilera ses sentiments. Mais je la connais trop bien pour me laisser abuser.
« Tu n’aurais pas dû… »
Cette phrase, elle l’a elle même prononcée deux ans après notre rencontre lorsqu’elle a découvert le pot aux roses. Je n’avais jamais voulu lui dire ignorant comment elle réagirait. « Pourquoi » m’a-t-elle demandé. Quand je lui ai expliqué que j’avais peur que cette révélation ne change son attitude et sa vision de moi, elle a juste répondu : « Tu n’aurais pas dû. »
Mais depuis je ne regrette pas de lui avoir dit : c’est bien de pouvoir partager les secrets, surtout quand ils sont lourds à porter.
Je me dirige vers ma chambre et ouvre la porte. Je suis prêt à le refermer lorsque je me retourne :
« Merci.
- Bonne nuit. »
Les jours suivants sont plus calmes. Je me détends et passe du bon temps à lire au soleil. Je montre Nuage à Lucie. Elle dit que c’est un jolie prénom, j’en suis fier.
Tous les weekends Mikaël vient nous rendre visite et cela arrive souvent qu’il dorme au phare.
Chaque samedi matin je guette son coup de klaxon (il se déplace tout le temps à vélo). Il ne parle pas encore mais cela ne l’empêche pas de faire du bruit. Il court sur les graviers, rit, patauge dans les flaques d’eau.
J’aime le prendre dans mes bras et le faire tourner en l’air, j’aime faire la course avec lui et me rouler dans l’herbe humide du matin en le chatouillant.
J’aime lui apprendre les rituels de la mer, les marées, le nom des oiseaux, j’aime le voir comprendre et j’aime quand il tend son petit doigt vers l’océan en souriant.
En fait je crois que j’aime ce gamin, parce qu’en semaine, lorsqu’il n’est pas là, son regard innocent me manque.
Bien sur je ne l’aime pas comme j’aime Lucie, c’est différent. On ne peut pas aimer de la même manière une femme et un enfant de six ans. Pour Lucie on peut appeler cela un désir et pour Mika plutôt de l’affection. Mais tout deux sont élevés à un tel degré que ça en devient de l’amour.
Tous les weekends je découvre sur le petit une plaie ou un bleu en plus, que ce soit sur les bras, les jambes ou parfois même le visage. Néanmoins je mets cela sur le compte du vélo. Il ne doit pas très bien savoir en faire ou alors il pédale trop vite et se déséquilibre facilement; c’est tout.
Je cours après Mikaël. Il bondit de tous côtés pour éviter mes assauts infructueux et son rire emplit les alentours. Parfois j’accélère et me rapproche de lui mais dès que je tends la main pour l’attraper il détale encore plus vite et l’écart s’agrandit de nouveau. Je décide alors d’employer la ruse et pendant qu’il a le dos tourné pensant que je le suis, je me cache derrière un arbre et le guette. Il se retourne alors et me cherche du regard puis commence à faire marche arrière. Lorsqu’il n’est plus qu’à deux mètres de moi, je saute hors de ma cachette et lui saisit le bras.
D’habitude il se débat et repart en courant ou il fait semblant de se rendre pour que je déserre ma prise, mais là il s’arrête et une grimace de douleur tort son visage.
« Mika… »
De ma main libre je soulève la manche de sa chemise.
Tout son bras est meurtri, couvert d’ecchymoses et strié en de nombreux endroits par de longues marques rectilignes qui ont dû saigner récemment. Du premier coup d’oeil je comprends que c’est la même blessure que celle que j’ai soigné le soir où je l’ai trouvé.
Soudain l’enfant s’agite et s’enfuit vers Etoile.
Il ne s’est pas fait cela en vélo, j’en suis sûr. Une idée me traverse alors l’esprit mais je n’ose pas l’envisager et la formuler encore moins.
Je regarde Mikaël, son visage est de marbre et il est adossé à la porte. Je refoule au fond de moi toutes pensées et le rejoins.
Les jours défilent et je pense de moins en moins à cet évènement…ou alors c’est que j’essaie de l’oublier.
L’été arrive à sa fin, les jours raccourcissent et il pleut plus fréquemment, mais cela n’empêche pas Mikaël de venir et moi de l’attendre.
Souvent lorsque le temps est couvert Lucie me prend par le bras pour que je m’abrite à l’intérieur. Je crois qu’elle a peur que je n’attrape mal.
Je ne saurais dire pourquoi mais Mika nous a rapproché Lucie et moi.
J’aime ma Luciole mais je suis trop timide pour aller vers elle et Lucie, même si elle est très attentionnée, reste pour une raison inconnue, toujours distante.
Néanmoins grâce à Mikaël nous mangeons désormais couramment ensemble et il nous arrive même de parler du petit à table.
Elle sait que je tiens beaucoup à lui et je ne le lui cache pas. Quel mal y-a-t-il à aimer un enfant ?
posted on janvier 9th, 2009 at 15 h 25 min
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