1st janvier 2010

L’aube des étoiles.

Salut !

Bonne année 2010 à tous !

Je vous présente aujourd’hui un conte écrit juste avant mon week end à Paris bien que l’idée soit plus ancienne. J’espère qu’il éclairera cette nouvelle année.

Bye et bonne lecture.

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L’aube des étoiles (1/2)

 

    « Chaque matin quand tu te lèves, avidement je te guette ; mais le soir, jamais tu ne te couches auprès de moi : Pourquoi pars-tu quand j’ai le plus besoin de toi ? »

 

     Il était une fois une mouche couleur cendre que tous nommait Ykar. Toute son enfance elle avait vécu dans une forêt sombre et humide, protégée du monde par le dense feuillage des arbres. Elle avait toujours cru que la Terre était uniquement peuplée de buissons, de chênes, de pins et de champignons ; qu’il faisait nuit lorsque le hibou se mettait à chanter et que le jour revenait lorsque les criquets commençaient à grésiller.

Mais un matin, perdue dans une mystérieuse rêverie, son vol la mena plus loin qu’elle n’avait jamais été, aux confins de son univers, sur les pétales d’une fleur de campagne.

Alors Ykar tomba amoureuse.

 

     Dans le ciel, bien au dessus de l’horizon, le Soleil resplendissait et la mouche fut incapable de résister à son charme, tombant dans les griffes de ses rayons immatériels comme de futiles paroles parfois nous bernent.

Des jours durant Ykar resta assise, immobile sur sa fleur et seuls ses yeux bougeaient, se déplaçant dans l’océan céleste afin de ne jamais quitter du regard l’élu de son cœur.

La nuit lorsque le Soleil disparaissait la mouche quittait son promontoire pour aller chercher un peu de nourriture mais elle retournait bien vite à sa place, effrayée à l’idée que l’astre ne ressurgisse de l’horizon sans elle à son chevet.

Souvent elle lui parlait de sa vie avant leur rencontre ou des sentiments étranges quelle ressentait pour lui :

« Je ne sais pourquoi, plus que de t’aimer je t’admire ; j’admire la grâce avec laquelle tu te meus dans le ciel, j’admire ta bonté de donner toute cette chaleur pour simplement quelques regards ; j’aime le matin, à l’aube, quand tes premiers rayons caressent mes ailes frigorifiées, j’aime le soir te voir changer de robe avant de te coucher…est-ce aimer quelqu’un que de l’admirer ou est-ce l’admirer que de l’aimer ? »

Mais jamais le Soleil ne répondait.

Alors une nuit Ykar ne partit pas se restaurer mais resta assise sur sa fleur et attendit patiemment la venue de la Lune. A la vue de cette dernière, la première impression de la mouche fut la déception : à part sa taille similaire à celle du Soleil le satellite ne dégageait qu’une lumière pâle et fade et son éclat semblait celui d’une faible bougie comparé à la puissance de l’astre flamboyant.

Néanmoins Ykar tenta d’attirer son regard car elle avait grand besoin de lui parler :

« Lune, toi qui rayonnes dans la nuit, m’entends-tu ? »

Et des profondeurs du ciel une puissante voix répondit :

« Oui .»

La mouche, certifiée d’obtenir une réponse demanda alors :

« Saurais-tu pourquoi le Soleil refuse de me répondre ?

- C’est simple : il ne t’entend pas. »

Ykar, surprise, ouvrit de grands yeux :

« Si ma faible voix porte jusqu’à tes oreilles, pourquoi ne porterait-elle pas jusqu’à celles de mon bien aimé ?

- Il faut que tu saches que, bien qu’ayant pour toi la même taille que le Soleil, je suis beaucoup plus petit mais également beaucoup plus près de la terre et que, si l’astre du jour ne perçoit pas ta requête c’est qu’il est situé à une distance que, en tant que petite mouche, tu ne peux t’imaginer. »

La mouche tout d’abord dépitée se ressaisit ensuite et s’illumina d’une lueur d’espoir :

« Mais ne connaîtrais-tu pas un moyen pour lui déclarer ma flamme ? »

La Lune se tut un instant puis déclara catégorique :

« Il faut que tu t’en approches d’assez près pour qu’il puisse t’entendre ; mais permets moi de te dire que c’est peine perdue car le temps nécessaire à ce voyage titanesque est démesuré »

Tout le reste de la nuit Ykar garda le silence et n’écouta que le bourdonnement incessant de son esprit mais, lorsque le satellite commençait à disparaître à l’horizon, elle se leva sur sa fleur et tonna à l’univers entier :

« Moi, Ykar, j’irai voir le Soleil pour lui exprimer l’étendue de mon amour et de ma gratitude, qu’importe les distances et le temps que cela me prendra : je l’aime. »

Alors débuta le plus long et le plus périlleux voyage qu’une mouche n’ait jamais entrepris.

 

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21st décembre 2009

Mutisme.

Salut !

Paris…quels souvenirs ! Un condensé de joie et de bonheur…

Lors de la rencontre des Clubs UNESCO j’ai participé à un atelier sur le slam où il nous a été demandé d’écrire un texte de la façon et sur le thème que l’on souhaitait. Comme vous pouvez vous en douter, j’ai écrit un poème, ou plutôt, dans le court temps qu’il nous était imparti, j’ai écrit 6 vers (ceux du milieu) auxquels j’ai ensuite rajouté un sizain et un distique.

L’image utilisée a été prise à partir d’un site d’artiste d’images astronomiques.

J’espère que ce poème vous plaira et n’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !

Bye et bonne lecture.

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Mutisme.

Deux regards qui s’évitent et jamais ne se croisent,
Deux mains tendues qui se contournent et se dérobent,
Deux humanités passives qui s’épient, se toisent.
Aujourd’hui la nuit revêt sa plus belle robe
Pour séduire quelques lèvres immobiles
Et rendre la parole un peu plus docile.

"Étrange sentiment, pourquoi te caches-tu
Derrière ce balbutiement ?" Les cœurs se sont tuent.
Seule subsiste l’ombre d’une intime illusion,
Celle qu’un jour nos désirs et nos passions
Seront l’expression d’une étoile filante, d’un cœur
Qui aura appris à s’allumer sans peur.

Gardez le silence et regardez les mourir;
Ou dîtes leur un mot…et faîtes les sourire.

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9th décembre 2009

Solo

Salut !

Bientôt les vacances de Noël ! La fatigue et la lassitude commencent à arriver, heureusement que ce week end je pars à Paris pour la réunion des Clubs Unesco, cela remonte le moral au milieu du champ de mines des contrôles de se voir accorder une courte permission.

Je vous présente aujourd’hui un poème pour lequel l’inspiration m’est venue en écoutant une chanson. Avec la musique une image m’est apparue. Je ne sais pas pourquoi, la musique m’aide beaucoup à écrire car quand je ne sais pas comment commencer ou que je bloque car je n’arrive pas à organiser mes sentiments je mets de la musique et ça ce débloque. Voici l’image et les émotions qui me sont venues.

Bye et bonne lecture.

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Solo.

Le long des vitres embuées s’écoule la pluie,

Ces cordes tendues à se rompre dont l’air vibre.

Sous les barreaux qui tombent une note libre

Tremble. Vite rattrapez là ! Elle s’enfuit…

 

Soudain dans la nuit l’orchestre se rit de lui

Ce pâle instrument, cette âme désacordée,

Ce manche écorché, ce visage dénudé

Que pointent les doigts quand le rideau s’évanouit.

 

Ecoutez les pas de valse d’un coeur en faute !

Regardez l’envie qui dans vos yeux tourbilonne !

Quelle est cette symphonie que la nuit entonne ?

C’est une harpe pleurant quelques graves notes.

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21st novembre 2009

De chaque côté du nuage.

Salut,

Aujourd’hui Souffle Mots fête ses deux ans !! Merci lecteurs et lectrices de faire vivre ces mots, de donner un corps à l’imagination et une vie à ce site !

Je vous présente alors un texte qui d’après moi n’est pas vraiment une nouvelle mais je ne savais pas comment le caractériser.

Bye et bonne lecture,

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De chaque côté du nuage.

 

    "Vole !" Un bras ganté se lève vers le ciel gris tandis que la liberté desserre ses griffes. Une femme court, ses cheveux dansent dans le vent qui lui fait front et ses yeux brillent à la lueur des feux.

La campagne est muette et la nuit sourde. Seuls résonnent et se font écho les pas d’un dresseur et les battements d’ailes d’un cœur.

Tous les regards sont fixés sur ce nuage blanc filant dans les airs, portés par les courants de violentes passions. Quelle est ta destination ?

La jeune femme ralentit sa course avant de retourner vers sa ville et que les portes ne se referment derrière elle.

« Ami, à tes serres mon esprit est suspendu. Veille sur lui. »


     Une blanche bombe plonge vers le sol. Un sombre missile file vers elle. Tout se renverse, s’inverse. La neige des consciences se teint soudain de rouge ; une feuille couverte de givre se consume devant,t le feu de la haine ; une colombe vient mourir au seuil de la guerre. Le blanc projectile vrille, une aile repliée. A sa patte une lettre tremble, tâchées de gouttelettes de sang.


     « Cessez le feu ! » Une main se dresse et le silence surgit, cruel. Un homme s’avance lentement tandis que la poussière retombe.

Une cape le cache des regards, manteau de méfiance qui tourbillonne et déchire l’air. Dans chaque ville un cœur bat à la cadence des coup de feu. Une guerre pourrait-elle commencer à cause d’un simple malentendu des âmes ?

Le commandant s’accroupit auprès de ce drapeau blanc et rouge et dénoue la lettre. Des dizaines d’yeux le fixent, des dizaines d’oreilles l’écoutent mais les quelques mots écrits sur le papier ne peuvent parler qu’à lui :

« Arrête…je t’aime. »

Les larmes ruissellent dans le secret de la nuit, emportant avec elle la haine pour ne laisser aux yeux que le reflet d’un rougeoiement éternel.

A l’horizon, d’une ville en ruine s’élèvent de mortelles et ardentes flammes.

 

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11th novembre 2009

Noire Mémoire.

Salut !

Le poème que je vous présente aujourd’hui est celui que j’avais dit avoir écrit par "morceaux". Mais de plus, quand je l’écrivais, je ne savais pas vraiment où j’allais. Ce n’est que vers le milieu que j’ai essayé de regrouper tout cela et de trouver l’idée que je souhaitais transmettre.

Qu’en pensez-vous ?

Bye et bonne lecture.

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Noire mémoire.

 

Quelques taches de nuit sur un manteau de neige,

Un rayon de Lune pour couvrir nos coeurs nus,

Prisonniers des ombres, les craintes nous assiègent;

D’un sommeil sans fin nous sommes les détenus.

 

Ô froid, tu resserres tes griffes sur le piège !

Sous un drap une âme grelotte et s’atténue ;

L’effroi ruissellent, cauchemars en cortège

Viennnent frapper aux portes des yeux ingénus.

 

Quand un enfant s’enfuit vers un ténébreux songe ,

Le hurlement du loup épris douleur,

Le cri muet d’un fusil résonnent dans les coeurs.

 

Tristes lambeaux de jours, l’obscurité nous ronge,

Jetés entre les crocs d’un éternel souvenir

Que nos désirs, la nuit, ne peuvent anéantir.

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28th octobre 2009

Prise de la Bas-Brille.

Salut !

Enfin les vacances de la Toussaint ! Un peu de répit (quoique avec les devoirs…).

Je vous présente aujourd’hui un récit écrit il y a environ deux mois.

J’espère qu’il vous plaira,

Bye et bonne lecture.

 

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Prise de la Bas-Brille.

 

    Le monde défile sous mes pieds qui ne m’obéissent plus. Derrière ; des bras, des encouragements me forcent à avancer. Devant; des clameurs, des insultes m’éclaboussent au visage.

Et moi, le centre de ce tumulte ; je ne sais même pas pourquoi.

Je n’appartiens plus à personne et je n’ai désormais de foyer nulle part. Cette ville dans mon dos n’est plus mienne, la campagne qui me fais face m’est inconnue.

Je suis entre deux mondes, entre ici et là-bas, entre la vie et la mort. L’avenir m’effraie.

Cela fait quelques jours que Brille, la capitale, est encerclée. Mais ce ne sont pas des étrangers qui nous assiègent, ce sont nos paysans, les modestes villageois des communes alentours.

La foule hystérique court à ma rencontre et m’agrippe sans ménagement par mes habits.

Je ne suis qu’un enfant et pourtant le maire m’a dit que tout reposait sur mes épaules. Dans un sens il n’avait pas vraiment tord… Désormais des dizaines de mains inconnues sont posées sur moi. Elles me frappent.

« Vous nous avez empoisonnés ! »

J’allais à l’école . Je n’ai rien fait.

« Gredins ! Vous vous enrichissez sur notre dos, sur notre santé ! »

Je n’ai jamais touché que l’argent de poche que mes parents me donnaient.

« Vous avez tué la Terre avec vos poisons ! »

J’ai beau nier personne ne m’entends. Le doigt crochu d’une femme se glisse contre mon cou.

« Tu savais gamin que pendant que tu t’empiffrais de bonne nourriture on bouffait des produits chimiques ? »

Elle ressemble à ma mère…

« Mais ce que t’ignores c’est que le sang d’un gosse de riche, comme toi, peux purifier la Terre et nous sauver. »

Son rire est glaçant. Je me bouche les oreilles. J’ai peur de comprendre ce qu’elle insinue.

Soudain deux yeux m’interceptent. C’est une enfant en haillon assise sur le bord de la route. Étrangement son regard ne comporte aucune trace de haine mais seulement de la compassion. Pourquoi ? Que vont-ils me faire ? Je ferme les yeux, je ne veux pas affronter la vérité, je ne veux pas grandir trop vite…

Mais tandis que je sens que l’on m’emporte j’entends un bruit qui n’est ni un cri, ni un juron, ni un rire.

Elle sanglote. Je sais que c’est elle au bord de la route. Alors, avant de perdre connaissance, une pensée réconfortante m’effleure le cœur : je ne serai pas le seul à pleurer.

 

     Un enfant. Pourquoi…

De nouveau les bruits se rapprochent précédant la foule enragée. Mais que croyaient-ils, qu’ils allaient pouvoir effacer un crime avec un autre crime ?

Les villageois se ruent vers les portes closes de la ville et attaquent avec leur armes. Pensaient-ils qu’il suffisait de le sacrifier pour étouffer une colère millénaire ?

La porte tombe en morceaux et laisse entrer une mer de fureur.

Ne savaient-ils pas que leur horrible machination ne pourrait éternellement passer inaperçue ?

Tandis que, sur le trottoir, l’enfant s’est levée,le peuple en folie pénètre dans la ville.

Tous les jours, assise en tailleur sur sa parcelle de béton elle a vu s’approcher les prémices d’une révolution.

Tous les jours des dizaines de camions sortaient de la ville contenant des produits chimiques sous bien des formes, que ce soit celle de la nourriture ou des engrais.

Le poison s’est répandue; contaminant lentement les Hommes et la Terre et les liant ensemble, les poussant vers un tragique destin. Tous les jours l’enfant a regardé la mort arriver.

Et tout ceci a été commandé par une unique personne que peu connaissent mais dont tout le monde sait l’existence : le directeur de la Bas-Brille, usine de production massive située sous terre afin de rejeter plus facilement à l’extérieur de la ville leur déchets et toxines à l’aide de longs tuyau et réseaux souterrains.

Il leur fallut beaucoup de temps pour comprendre mais un jour les villageois se sont rendu compte et leur colère déferle telle la marée sur la grève…

Sous le regard triste de la petite fille, pieds nus sur les décombres de la grande porte, la foule détruit chaque commerce, chaque habitation avant de s’engouffrer sous la terre pour ravager et prendre possession de la Bas-Brille.

Et comme elle l’a entendue quelques heures plus tôt la fillette perçoit à nouveau les cris de douleur des citadins pris au piège se mêlant à ceux des pauvres villageois se dressant face à des armes mortelles.

Petit à petit l’enfant fait demi-tour et s’avance vers le cœur de son village. Dans toutes les rues qu’elle traverse il ne reste plus qu’elle. Elle a du mal à marcher, elle semble épuisée et se tient contre les murs, s’arrêtant de temps à autre pour tousser car, comme tout le peuple, elle n’a pas été épargnée et elle sait qu’il n’existe aucun remède.

A chaque quinte de toux la main devant sa bouche se couvre d’étranges tâches de sang.

Après de nombreuses minutes éprouvantes et sans fin l’enfant parvient enfin sur la place centrale du village. Plusieurs fois son regard se porte de droite à gauche mais n’y a ici rien de ce à quoi elle s’attendait.

En réalité ce lieu est vide, exempt de toute trace de vie. Mais la petite fille semble avoir vu quelques chose car elle s’avance doucement vers le centre de la place. La nuit est tombée et seules les étoiles éclairent le village aidé de peu réverbères solitaires. Au milieu, sous un faible halo de lumière est née une fleur. Elle se fraie un chemin parmi les pierres et les dalles, douloureux souvenir d’un enfant jeté en pâture à un peuple déchainé.

Près de la jeune pousse l’enfant s’accroupit et la couvre de ses mains tout en murmurant : « Une fleur ne peut purifier à elle toute seule un monde mais elle peut redonner un peu d’espoir. Pardonne-moi petit garçon, il y a dans ce monde plus d’innocents que de coupables mais nous ignorons tous la frontière entre l’un et l’autre. Je me demande bien, inconnu, comment d’un unique regard j’ai pu devenir coupable de ta disparition et de celle de toute ta ville. Je ne connais pas ton nom mais permet moi de t’appeler Bas-Brille car tu as été pendant quelques instants son incarnation. »

La petit fille prend alors la fleur de Bas-Brille dans ses mains tachées de sang tandis qu’elle sectionne délicatement la tige et soudain la fleur se couvre d’épine.

« Tu as raison enfant innocent de te protéger de mon sang empoisonné, il ne faudrait pas que tu te fanes. »

Elle s’allonge alors sur le sol, épuisée, après avoir soigneusement placé la fleur dans ses cheveux.

« Merci Bas-Brille; personne ne m’avait jamais offert de fleur. »

Et tandis que la petite fille s’endort Brille se transforme lentement en forêts d’arbres et de ronces alors qu’un peu plus loin sur l’ancienne place du village, bientôt, deux roses rouges se feront face.

 

 

 

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7th octobre 2009

Distorsions.

Salut !

Ca y est, on y est parvenu ! C’est le 100eme article !!!!! Et nous avons même dépassé les 500 commentaires !

Nous avons franchi un cap ! Merci à tous ! Vos commentaires m’ont souvent motivé à continuer et a faire l’effort d’une certaine régularité.

Je voudrais également remercier mon ancienne prof de français qui corrige presque tous mes textes et m’a permis de progresser depuis mon entrée en seconde ainsi que d’avoir confiance en certains textes auxquels auparavant je doutais.

Je voudrais vous présenter un poème écrit cet été en Bretagne. Quand j’ai commencé j’ignorais où les mots me menaient. J’y ai apporté des modifications suite au conseil de ma prof.

La peinture est tirée du site d’un artiste peintre.

J’espère qu’il vous plaira.

Merci encore,

Bye et Bonne lecture de ce 100eme article !!!

Rendez-vous pour le 200eme article !

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Distorsions

 

Frêle apparat du ciel, parure de dentelle,

La vérité s’estompe à l’ombre de tes ailes.

Fuis ! Voile de candeur; tu n’es qu’illusion

Dans nos regards surgit l’effroi : la supposition.

 

Soudain il apparaît, ô miroir égaré,

Qui toujours oblige les coeurs à se mirer

Dans son oeil infini recherchant les images.

J’ai peur de ton reflet, évanescent mirage.

 

C’est dans l’âme océan que réside le doute,

Ecume indomptable qui nous met en déroute

Et brise sans un mot notre masque d’espoir.

Pourquoi brouiller nos yeux d’éclats de son miroir ?

 

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24th septembre 2009

Sy’tème.

Salut !

Pour sûr les cours ont bien repris…les contrôles s’alignent et le temps d’écriture diminue. Ces deux dernières semaines j’ai été obligée de fractionner un poème en de nombreux morceaux (chose que j’affectionne peu). Il y a quelques jours j’ai lu Messieurs les enfants de Daniel Pennac (un vrai rush pour le terminer avant la vague de devoirs) et ces derniers jours j’ai commencé Candide de Voltaire pour le français…c’est complètement différent.

Enfin, aujourd’hui je vous présente un récit proche du conte écrit cet été. C’est une idée que j’ai reprise de l’hiver précédent mais que cette fois-ci je suis arrivée à traiter tel que je le souhaitais.

Bye et bonne lecture.

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Sy’tème.

 

    Il y a des milliards d’années un Soleil naquit et il a des milliards d’années une petite planète tellurique vit le jour que l’on nomma Terre.

Leurs vies étaient vouées à se mêler, se rencontrer mais si c’était la volonté du destin ou le simple hasard, nul ne le sut et nul ne le saura jamais. Quoiqu’il en soit cette alliance n’arriva pas toute seule et fut orchestrée par deux êtres étranges : l’un s’appelait Nadiron, fils du Soleil et l’autre, fille de la Terre, portait le doux prénom d’Aïga.

Ces enfants du Ciel ressemblaient en de nombreux points aux Hommes que nous sommes aujourd’hui bien qu’étant plus grands et ayant de magnifiques yeux couleur d’or. Néanmoins ils n’étaient pas non plus tout à fait semblables aux humains car ils avaient au fond d’eux des sentiments que nul Homme ne pourrait comprendre. Ces êtres ne ressentaient pas la douleur et jamais ils n’avaient versé une seule larme mais ils ne connaissaient pas plus le bonheur et pas une fois leurs yeux n’avaient scintillé de joie.

 

     Un jour à une date très éloignée, Nadiron posa ses pieds nus sur le sol pierreux de la Terre mais à la pensée de la mission que le Soleil lui avait confié son cœur resta vierge de tout voile de tristesse.

La planète sur laquelle Nadiron venait d’arriver était extrêmement convoité par l’astre, son père. Il souhaitait en réalité l’asservir et la transformer en simple rocher sans vie. Il avait d’or et déjà par le biais de son fils réduit en esclave les autres planètes du Système et nul n’avait résisté au pouvoir de Nadiron; ni le géant, enfant de Jupiter, ni la beauté séductrice de la fille de Vénus.

Alors en ce jour, l’ordre qu’avait reçu Nadiron pour sa dernière mission était des plus clairs : Tuer Aïga, fille de la Terre.

Pour ce faire Nadiron n’avait pas d’armes, du moins pas celles que nous connaissons. Il disposait juste de ses mains et de son corps tout entier car, pour reprendre la vie, il lui suffisait de toucher et tout être serait réduit en cendre.

 

     Cependant les choses se déroulent rarement comme on l’espère la vie, ne tenant souvent qu’à une réaction chimique au fond de notre cœur, une étincelle ou à un coup de foudre…

Lorsque le regard de Nadiron plongea sans peur dans le lac d’or des yeux d’Aïga, soudain le monde bascula. Tandis que la jeune fille était éblouit par la force et l’éclat de l’étranger ce dernier découvrit la beauté de l’innocence et de la simplicité, il découvrit la vie et l’espoir tel qu’il ne l’avait jamais vu: Aïga et Nadiron découvrirent en chacun le bonheur et l’amour.

Alors, après que Nadiron ce fut approché d’Aïga il s’arrêta à quelques pas d’elle et déclara de sa puissante voix :

« Ne me touche surtout pas. »

Mais la jeune fille continua d’avancer jusqu’à n’être qu’à quelques centimètres de lui.

« Pourquoi ?

 - Embrasse moi simplement de ton regard. »

En cet instant le Soleil passait au zénith et au même moment une voix s’éleva dans le coeur de Nadiron surpassant le chant de l’amour :

« Hâte-toi mon fils d’accomplir ta tâche ou mon courroux sera grand. Je te laissa encore quelques heures mais pas plus. Fais-vite ! »

Lorsque la voix fut retombée Nadiron fit volte-face, se détournant bien malgré lui de la splendeur des yeux d’Aïga pour aller s’asseoir sur un rocher.

Quand la jeune fille s’approcha de nouveau il tenait entre ses mains une étrange arme : un arc de pierre où était encochée une flèche de feu.

Le fils du Soleil se leva alors et se tourna vers le disque flamboyant, toujours haut dans le ciel malgré les heures qui s’étaient écoulées : « Écoute moi Père ! Je connais ta colère si je désobéis à tes ordres, elle est grande. Mais tu ignores encore tout de la taille de mon amour et il est plus grand.

Va te cacher mais observe bien le feu de la passion. Regarde; ressens comme il est douloureux d’aimer sans pouvoir toucher ! »

Nadiron, de sa force extraordinaire banda l’arc de pierre et décocha la flèche de feu. Cette dernière, sous le regard admiratif d’Aïga vint se planter dans l’astre qui plongea alors rapidement sous l’horizon , tâchant le ciel de son sang.

 

     La nuit était tombée et Nadiron espérait bien que jamais le jour ne se relèverait. Il était assis au côté d’Aïga et ses yeux noyés dans les siens scintillaient comme deux pépites d’or.

Ils scintillaient de joie pour la première fois mais également pour la dernière fois.

A peine quelques heures plus tard reparut à travers les pics acérés des montagnes la noire étoile :

« Enfants ! Vous avez voulu me défier et vos armes se sont pointées vers moi. Mais sachez qu’une étoile ne meurt que de son plein gré. Subissez ma colère ! »

C’est alors que, surgissant de nulle part, apparurent dans le ciel ensanglanté une centaine de météores, toutes dirigées vers la Terre. La mort s’approchait à la lumière du Soleil, elle s’approchait à pas de géant et bientôt elle pénétrerait dans l’atmosphère même de la planète.

C’est alors que Nadiron comprit que, nue, la beauté est éphémère mais qu’il suffit de la revêtir d’un manteau d’amour et d’un bouclier de dévotion pour qu’elle devienne plus forte.

D’affection Aïga était comblée mais il lui manquait encore une armure. Nadiron, après un dernier regard à sa bien aimée se mit donc à courir très vite, à une vitesse que nul n’imagine, avant de sauter hors de la Terre.

Il se métamorphosa alors en immense rocher avant de se mettre en rotation autour de la planète.

Durant ce temps les météores et les comètes s’étaient rapprochées et, tandis qu’elles s’apprêtaient à bondir sur leur victime, Nadiron les appela et sa voix tonitruante résonna dans tout le Système solaire.

C’est ainsi que le fils du Soleil se sacrifia par amour et que son corps se trouva marqué de centaine de cuisants baisers.

 

     Désormais il n’y avait dans le ciel plus l’ombre d’un danger mais alors que Nadiron brûlait d’envie de retourner auprès de l’élue de son cœur, cela lui fut impossible.

Malgré la force considérable que possédait le fils du Soleil, il avait dû pour se transformer voler la magie de l’Univers et il était désormais condamner à tourner autour de la Terre sous cette unique apparence.

Mais si Nadiron tentait de se réconforter en pensant à la protection permanente qu’il pourrait apporter à la planète; Aïga, elle, pleurait. Elle avait commencé à pleurer dès que Nadiron l’avait quitté, dès qu’elle avait compris que plus jamais elle ne pourrait embrasser ses yeux…

Aïga n’avait jamais connu la tristesse parce qu’elle ignorait ce qu’était le bonheur mais Nadiron avait allumé son cœur et l’avait réchauffé d’une douce chaleur. C’est pourquoi à son départ la douceur s’était dissipée pour laisser place aux cendres brûlantes d’un amour toujours vivant.

Néanmoins la fille de la Terre ne pleura pas simplement quelques minutes ou quelques heures; ses larmes furent versées durant des jours et des nuits tant et si bien que son chagrin la métamorphosa finalement en océan recouvrant presque toute sa planète.

Lorsque Nadiron apprit la nouvelle il voulut immédiatement serrer la jeune fille dans ses bras pour dissiper sa peine et il attira alors à lui les mers et les océans avant de les repousser de nouveau, effrayé qu’il puisse la toucher et lui ôter la vie.

 

     Par la suite une myriade d’êtres vivants naquit des larmes d’Aïga et ils purent jouir à la fois de la tiédeur du Soleil et de la protection de Nadiron bien que ce dernier disparût dès que son père se levait.

Il y a dans l’Univers une infinité de mystères mais le plus important n’est pas celui qui pèse sur son origine ou plane au dessus de son futur. Le plus beau et le plus grand mystère, c’est l’amour qu’il recèle.

 

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