9th janvier 2009

Luciole (4° partie).

Salut,

Oui, malheureusement les vacances sont terminées…et en plus, je suis partie de Marseille trop tôt :( J’aurai tellement aimé voir ma ville sous la neige…

Sinon les vacances ont été fructueuses et je suis parvenue à écrire trois poèmes en plus de la nouvelle dont je vous avais parlé, dont un participe à un concours, je vous le montrerai :)

Aujourd’hui je vous présente la quatrième partie de Luciole en espérant qu’elle vous plaira et vous intéressera autant que le début.

Bye et bonne lecture.

1- Première partie          6- Sixième partie

2- Deuxième partie         7- Septième partie

3- Troisième partie         8- Huitième partie

4- Quatrième partie        9- Neuvième partie

5- Cinquième partie

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Luciole

    Que s’est-il passé ? J’ai un trou noir. Je me souviens juste du petit et de la porte qui claque, puis plus rien. J’ai probablement dû pleurer avant de tomber d’épuisement. Je me frotte les yeux. Autour de moi il fait sombre. Combien de temps ai -je dormi ? Une couverture est posée sur moi. Je la retire silencieusement et me lève.

« Tu vas bien? » Lucie est assise sur son fauteuil, je ne le remarque que maintenant.

« Tu ne dors pas ?

 - Je voulais savoir comment tu allais. J’ai eu peur tu sais, tu n’avais pas fait de crise depuis longtemps… »

Je ne vois pas son visage mais je le devine. Elle a les traits tirés par la fatigue autant que par l’inquiétude, pourtant elle tente de me sourire. Elle est comme ça Lucie, jamais elle ne dévoilera ses sentiments. Mais je la connais trop bien pour me laisser abuser.

« Tu n’aurais pas dû… »

Cette phrase, elle l’a elle même prononcée deux ans après notre rencontre lorsqu’elle a découvert le pot aux roses. Je n’avais jamais voulu lui dire ignorant comment elle réagirait. « Pourquoi » m’a-t-elle demandé. Quand je lui ai expliqué que j’avais peur que cette révélation ne change son attitude et sa vision de moi, elle a juste répondu : « Tu n’aurais pas dû. »

Mais depuis je ne regrette pas de lui avoir dit : c’est bien de pouvoir partager les secrets, surtout quand ils sont lourds à porter.

Je me dirige vers ma chambre et ouvre la porte. Je suis prêt à le refermer lorsque je me retourne :

« Merci.

 - Bonne nuit. »

 

     Les jours suivants sont plus calmes. Je me détends et passe du bon temps à lire au soleil. Je montre Nuage à Lucie. Elle dit que c’est un jolie prénom, j’en suis fier.

Tous les weekends Mikaël vient nous rendre visite et cela arrive souvent qu’il dorme au phare.

Chaque samedi matin je guette son coup de klaxon (il se déplace tout le temps à vélo). Il ne parle pas encore mais cela ne l’empêche pas de faire du bruit. Il court sur les graviers, rit, patauge dans les flaques d’eau.

J’aime le prendre dans mes bras et le faire tourner en l’air, j’aime faire la course avec lui et me rouler dans l’herbe humide du matin en le chatouillant.

J’aime lui apprendre les rituels de la mer, les marées, le nom des oiseaux, j’aime le voir comprendre et j’aime quand il tend son petit doigt vers l’océan en souriant.

En fait je crois que j’aime ce gamin, parce qu’en semaine, lorsqu’il n’est pas là, son regard innocent me manque.

Bien sur je ne l’aime pas comme j’aime Lucie, c’est différent. On ne peut pas aimer de la même manière une femme et un enfant de six ans. Pour Lucie on peut appeler cela un désir et pour Mika plutôt de l’affection. Mais tout deux sont élevés à un tel degré que ça en devient de l’amour.

Tous les weekends je découvre sur le petit une plaie ou un bleu en plus, que ce soit sur les bras, les jambes ou parfois même le visage. Néanmoins je mets cela sur le compte du vélo. Il ne doit pas très bien savoir en faire ou alors il pédale trop vite et se déséquilibre facilement; c’est tout.


     Je cours après Mikaël. Il bondit de tous côtés pour éviter mes assauts infructueux et son rire emplit les alentours. Parfois j’accélère et me rapproche de lui mais dès que je tends la main pour l’attraper il détale encore plus vite et l’écart s’agrandit de nouveau. Je décide alors d’employer la ruse et pendant qu’il a le dos tourné pensant que je le suis, je me cache derrière un arbre et le guette. Il se retourne alors et me cherche du regard puis commence à faire marche arrière. Lorsqu’il n’est plus qu’à deux mètres de moi, je saute hors de ma cachette et lui saisit le bras.

D’habitude il se débat et repart en courant ou il fait semblant de se rendre pour que je déserre ma prise, mais là il s’arrête et une grimace de douleur tort son visage.

« Mika… »

De ma main libre je soulève la manche de sa chemise.

Tout son bras est meurtri, couvert d’ecchymoses et strié en de nombreux endroits par de longues marques rectilignes qui ont dû saigner récemment. Du premier coup d’oeil je comprends que c’est la même blessure que celle que j’ai soigné le soir où je l’ai trouvé.

Soudain l’enfant s’agite et s’enfuit vers Etoile.

Il ne s’est pas fait cela en vélo, j’en suis sûr. Une idée me traverse alors l’esprit mais je n’ose pas l’envisager et la formuler encore moins.

Je regarde Mikaël, son visage est de marbre et il est adossé à la porte. Je refoule au fond de moi toutes pensées et le rejoins.


     Les jours défilent et je pense de moins en moins à cet évènement…ou alors c’est que j’essaie de l’oublier.

L’été arrive à sa fin, les jours raccourcissent et il pleut plus fréquemment, mais cela n’empêche pas Mikaël de venir et moi de l’attendre.

Souvent lorsque le temps est couvert Lucie me prend par le bras pour que je m’abrite à l’intérieur. Je crois qu’elle a peur que je n’attrape mal.

Je ne saurais dire pourquoi mais Mika nous a rapproché Lucie et moi.

J’aime ma Luciole mais je suis trop timide pour aller vers elle et Lucie, même si elle est très attentionnée, reste pour une raison inconnue, toujours distante.

Néanmoins grâce à Mikaël nous mangeons désormais couramment ensemble et il nous arrive même de parler du petit à table.

Elle sait que je tiens beaucoup à lui et je ne le lui cache pas. Quel mal y-a-t-il à aimer un enfant ?

 

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1st janvier 2009

Luciole (3°partie).

Salut !

Tout d’abord j’espère que vous avez tous passé un bon Noël ainsi qu’un bon réveillon. Pour ma part je l’ai fêté tranquillement avec la famille et une amie.

Je vous souhaite alors à tous une bonne année 2009 (ça me fait bizarre de l’écrire…), plein de bonheur et de réussite dans quelque domaine que ce soit.

Sinon à Marseille tout s’est bien passé et j’ai même réussi à trouver le temps pour écrire une nouvelle (et oui, où que je sois je suis obligée d’écrire…).

Néanmoins je vous présente aujourd’hui la troisième partie de Luciole, car vu qu’il y en a à peu près dix il faut bien avancer :)

J’espère qu’elle vous plaira et n’hésitez à me dire ce que vous en pensez, anciens ou nouveaux visiteurs !

Bye et bonne lecture.

1- Première partie          6- Sixième partie

2- Deuxième partie         7- Septième partie

3- Troisième partie         8- Huitième partie

4- Quatrième partie        9- Neuvième partie

5- Cinquième partie

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Luciole

    De nouveau je suis étendu sur le sol, seul. Lucie et le petit sont partis au village juste après manger. Pensif je tortille un brin d’herbe. Cela m’arrive souvent d’être laissé en tête à tête avec Etoile et cette solitude temporaire ne me gène pas. J’aime le calme.

Je me souviens quand je suis arrivé au phare à dix-neuf ans j’ai passé la première année sans la compagnie ni l’aide de personne. Alors lorsque Lucie est arrivée, au début je lui en ai voulu : c’était une intruse.

Mais elle m’a rapidement prouvé qu’elle était très compétente…ou alors c’est que je suis tombé sous son charme trop vite.

Je me lève. Je n’ai rien à faire aujourd’hui à part surveiller le feu de temps à autres et je décide de continuer mon projet.

Je l’ai commencé il y a dix ans et je le poursuis chaque été à mon temps perdu. Il se tient fièrement à cent mètres du phare, à l’écart de la mer, et il semble infirme ainsi posé sur son treuil. Tous les hivers je le rentre à l’abri mais en cette saison je ne le protège que par une bâche. Ce n’est qu’un modeste voilier de petit taille mais il est tout en bois et je le trouve magnifique, probablement parce que c’est moi qui l’ai conçu. Je ne lui ai toujours pas trouvé de nom pourtant il ne me reste plus qu’à le peindre.

Je vais dans le hangar derrière Etoile où sont entreposés les vélos grâce auxquels on se rend au village et les outils divers dont nous avons besoin pour réparer le phare.

Je prends un pot de peinture blanche et un large rouleau puis resort.

A deux heures de l’après midi j’ai fini.

Je vais me confectionner un sandwich dans la cuisine puis reviens près du bateau et m’allonge.

Ne croyez pas que je fainéante, je réfléchis : il faut bien que je lui trouve un nom.

Mon regard se perd dans le ciel bleu tandis que je me torture l’esprit. Soudain un nuage passe et j’ai une illumination : Nuage. Ce voilier sera comme un nuage dans l’océan du ciel. Je me lève alors et inscrit sur la coque, son prénom en bleu.


     « Alors ça s’est passé comment ? » Lucie vient d’arriver et je l’aide à rentrer son vélo.

« Il a juste un gros rhume. Pas de quoi s’inquiéter. Je l’ai déposé au poste de police et ses parents devraient venir le chercher en fin de matinée. »

Elle a les cheveux en désordre à cause du vent mais ils sont toujours aussi beaux. Ils me rappelent les tempêtes d’hiver, incontrolables et mystérieuses. Mais Lucie n’est pas tout à fait comme la tourmente : elle est très silencieuse. On discute peu, même à table, et ça me convient très bien vu que je ne saurai quoi dire.

Le premier soir de son arrivée elle m’a annoncé : « On efface le passé, nos origines, nos défaites et on reprend tout à zéro. A l’instant même j’appartiens au phare et l’erreur n’est plus permise, cela tant que je travaillerai ici. D’accord ? »

Quand elle parle c’est presque toujours du travail. Certains pourrait croire qu’elle n’a que cela en tête mais je pense plutôt que c’est une facade. En fait j’en suis sûr. Il suffit de regarder ses sourires complices, son regard malicieux ou sa lèvre inférieur blanchire d’inquiétude car elle se la mort trop fort.

Jamais Lucie ne m’a parlé de son enfance, et moi non plus, mais ça m’est égal car c’est Lucie au présent que j’aime et le passé ou le futur n’y changeront rien.

Nous entrons dans le phare et nous nous affalons dans les fauteuils.

« Tu as dit au docteur qu’il ne parle pas ?

 - Oui. Il a répondu que c’est probablement dû à un choc psychologique. »

Elle a de petits yeux et semble perdue dans un autre monde.

« Je n’y avais pas pensé, lui dis-je, mais d’un côté c’est évident : c’est traumatisant pour un enfant de passer une nuit seul dans la nature. »

Je pivote vers elle : « Ca va? »

Elle relève la tête et me sourit : « Je suis juste fatiguée. Toute cette animation au village, je n’y suis plus habituée. A croire que tu déteins sur moi. » Elle rit. Je souris.


     Soudain les graviers s’entrechoquent, des pneus crissent, des portes claquent. J’entends des éclats de voix, des ordres jetés à la volé, le bruit du matériel que l’on déplace, que l’on monte.

Sans plus attendre je sors du salon en courant, contourne le phare et m’arrête près du hangar.

Deux camionnettes sont garrées en bordure du chemin. Il y a bien une dizaine d’hommes et de femmes, des journalistes armés de micro, des reporters avec leur bloc de questions, des machinistes qui sortent des caméras, des perches et d’autres instruments que je ne connais pas.

Je sens une main se poser sur mon épaule. C’est Lucie.

« Désolé, je ne savais pas. »

Un homme s’approche tout en continuant de donner des ordres à droite et à gauche. Arrivé à ma hauteur il me fait un grand sourire:

« Bonjour, je suis journaliste et je travaille pour… »

Je n’arrive pas à entendre ce qu’il dit, ma respiration s’accélère et je transpire.

« …d’accord d’être interviewer pendant cinq minutes… »

J’entends Lucie répondre quelque chose. L’homme acquiesse puis fait demi-tour et crie : « Allez on se dépèche, on a une demi-heure pour boucler cet article ! »

Je tremble et ce n’est pas parce que Lucie est près de moi et qu’elle me tient le bras.

Une petite voiture s’arrête et une femme en descend. Elle est grande et robuste. « Dehors ou je t’enferme, je ne vais pas t’attendre ! » Elle a le visge dur et une voix grave.

Un enfant sort tête basse. Sa mère le prend par la main et se dirige vers nous.

« C’est lui. » Me murmure Lucie. Sur le coup je ne le reconnais pas mais quand il relève le menton il me sourit, et chaque sourire est unique.

« Alors petit. » Il se jette dans mes bras.

« Mikaël, reviens ici tout de suite. » La femme se tourne vers moi : « Je m’excuse monsieur, il n’obéit jamais et n’en fait qu’à sa tête. Mais je vous remercie de l’avoir sauvé. Il ne m’a pas écouté et il s’est perdu. » Elle lui agrippe le bras : « J’espère que ça te servira de leçon. » L’enfant acquiesse.

« Où est son père ? demande Lucie près de moi.

 - A Paris. Il y a quatre ans il m’a quitté me laissant m’occuper du gosse seule. Il travaille beaucoup et n’a jamais le temps de voir son fils. » Sa voix est froide tout comme son regard.

Soudain l’équipe de tournage m’encercle, une caméra devant, un preneur de son à droite, une perche au dessus de moi et un journaliste à ma gauche. Lucie s’écarte…

« Nous allons interviewer Monsieur Erwan… »

Je ferme les yeux pour me calmer.

« Pouvez-vous nous raconter comment vous avez sauvé cet enfant ? »

J’ouvre les paupières. Ils sont tous autour de moi, ils me fixent.

« Monsieur ? »

Je craque.

Je fais volte-face et fuis vers Etoile tout en bousculant deux personnes sur mon passage.

Autour de moi le brouhaha est infernal, des mains essayent de me retenir, d’autres s’écartent apeurées.

J’ai la tête qui tourne. Au loin j’entends la voix de Lucie; elle doit surement leur expliquer.

J’entre dans le phare et claque la porte derrière moi.

Enfin le silence. Je souffle. Même si le calme n’est pas parfait, ça y ressemble. Je me laisse glisser contre le mur et m’assoie.

Il faut que j’essaie de me calmer mais ce n’est pas facile. Je regarde autour de moi et me raccroche à chaque élément familier. La petite lampe posée près de mon fauteuil, la maquette de bateau sur le buffet, la table basse soutenant nos deux verres d’eau…

La poignée de la porte bouge.

« Qui-est-ce ? » Pas de réponse. J’inspire un bon coup, me lève et vais ouvrir. J’ai confiance en Lucie elle n’ameutera pas les reporters devant le phare, elle me connaît.

Lentement le visage interrogateur du petit apparaît. Il me fixe. Je le fais entrer et referme la porte derrière lui.

De nouveau je m’adosse au mur et le serre contre moi.

« Alors comme ça tu te nommes Mikaël. » Il acquiesse.

« Moi c’est Erwan. » L’enfant pose sa tête sur mon épaule et je lui caresse les cheveux. Au bout d’un moment il se lève et pointe du doigt la porte.

« Non Mika, je ne sortirai pas. » Son regard me questionne.

« Je suis ochlophobe. J’ai peur de la foule, et c’est l’unique réponse. »

Il cligne des yeux puis repart comme il est venu. J’enfouis alors mon visage dans mes mains tremblantes. J’ai honte.

 

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16th décembre 2008

La tisseuse et le forgeron.

Salut !

Ce week end, comme je vous l’avais dit la semaine dernière, je suis partie à Paris. C’était merveilleux, j’ai l’impression d’avoir vécu une semaine entière au lieu de deux jours. Samedi à l’UNESCO j’ai participé à un débat sur "Résister et militer" et surtout j’ai vu et entendu Stéphane Hessel, (âgé de 91 ans !) qui a tenu un discours a l’assemblée des jeunes des clubs de l’UNESCO.

Dans le groupe l’ambiance était fantastique, alors je vous dit pas les fous rires dans le train couchette quand on était six. Malgré notre emploi-du-temps très chargé on a quand même visité la tour Eiffel et Notre-Dame-de-Paris et le retour a été rude.

Enfin bon, aujourd’hui je vous propose un conte que j’ai écrit durant les vacances de la Toussaint et que je viens de terminer de corriger après l’avoir montrer à ma prof de français.

J’espère qu’il vous plaira et n’hésitez pas à critiquer.

Bye et bonne lecture.

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La tisseuse et la forgeron

 

    Il était une fois, au milieu d’une immense forêt, un petit village dont le nom s’est perdu dans les âges.

Il était situé sur un surplomb découvert, si différent du reste du paysage, où fourmillait une multitude de petites maisons en chaume. Toutes avaient un jardin où poussaient des légumes et une magnifique allée de fleurs resplendissant de mille couleurs devant le portail.

Evidemment presque tous les villageois se connaissaient et beaucoup de familles n’en formaient en réalité qu’une.

En apparence ce village semblait ordinaire et ne méritait pas que l’on conta son histoire. Pourtant il était unique : il avait une tisseuse.


     La tisseuse était une vieille femme au teint blanchâtre et aux traits creusés que tous nommaient « Mère ».

Elle habitait sur la place du marché et lorsqu’elle sortait de chez elle c’était le dos voûté, ses cheveux gris masquant son visage et un panier au bras pour faire ses courses.

La tisseuse était la doyenne ainsi que la matriarche du village et tous la respectaient. Les sages racontaient qu’elle avait quatre cents ans mais nul n’en était vraiment sûr car jamais elle n’avait révélé son âge et aussi loin que les villageois s’en souvenaient ils l’avaient toujours connue une canne à la main et le visage marqué par le temps.

Parfois de jeunes couples venaient toquer à sa porte. Elle les faisait entrer et ils lui tenaient ces propos : « Mère, nous voudrions un enfant. »

Alors la vielle femme souriait de ce sourire qui sait tout et elle prenait leurs mains dans les siennes. Il lui arrivait quelques fois de rester ainsi des heures paumes contre paumes à écouter leur coeur qui sonnait sans cesse les cloches de la vie.

Lorsqu’elle en avait fini ses doigts venaient de nouveau se nouer derrière son dos et elle les congédiait.

On l’appelait la tisseuse de vie car le lendemain matin, au moment même où naissait le soleil, les rues du village s’emplissaient du cri perçant d’un nouveau-né et les heureux parents sortaient de chez eux en courant pour rejoindre leur enfant qui dormait désormais paisiblement dans les bras de la vielle femme.

Nul ne savait comment elle s’y prenait mais ils étaient habitués à côtoyer cette magie divine et ne s’en étonnaient pas car ils étaient tous nés dans la petite fabrique de vie de la tisseuse.

Cependant les compétences de la matriarche ne s’arrêtaient pas là car elle pouvait aussi soigner les blessures et guérir les maux.

Souvent elle voyait accourir dans sa demeure une foule d’habitants inquiets qui portaient leur confrère blessé.

La vielle femme ordonnait alors qu’on l’allonge sur le lit. Elle s’asseyait ensuite à ses côtés et sous le regard émerveillé de tous, ses petits doigts agiles commençaient à tourner autour de la plaie. Au début rien ne se passait mais petit à petit, sans que l’oeil ne s’en rende compte, la blessure rapetissait jusqu’à disparaître complètement, comme si la peau avait été recousue.


     Jours après jours le temps passait et jours après jours la tisseuse se faisait de plus en plus vieille. Elle décida alors de chercher un disciple à qui elle pourrait transmettre ses connaissances. Pour se faire elle demanda à ce que tous les volontaires se présentent à elle sur la place du marché à minuit le jour de la nouvelle lune.

C’est ainsi qu’à la date prévue une foule d’habitants vinrent entourer le bassin où était assise en tailleur la vielle femme.

Il y avait là des personnes de tout sexe et de tout âge qui n’attendaient plus que la doyenne prenne la parole.

Plusieurs minutes s’écoulèrent dans le silence le plus complet jusqu’à ce qu’un enfant, probablement le plus jeune, ne s’exclama impatient :

« Mais pourquoi Mère nous avez-vous fait convier en ce lieu en pleine nuit alors que nous avons froid et que nous n’y voyons rien ? »

Si toute la foule se tourna vers lui, la tisseuse, elle, ne bougea pas mais répondit dans un murmure :

« Mons fils, sache que la nuit est de loin la meilleure conseillère, que c’est dans l’ombre la plus totale que brille le plus la vérité et qu’avant d’essayer de connaître en plein jour les hommes et les femmes que vous êtes, il faut savoir reconnaître dans l’obscurité les animaux que nous sommes. C’est la nuit que nous révélons notre vraie nature. »

La tisseuse les aligna ensuite en deux colonnes et les fit se pencher au dessus du bassin. Chaque fois elle leur demandait : « Que vois-tu ? » et chaque fois les villageois répondaient: « Mon visage. ». Alors elle leur posait la question suivante : « N’y a-t-il rien d’anormal ? ». Et tous niaient.

Ainsi chaque personne passa au dessus du visage de l’eau et chaque fois la tisseuse les renvoya chez eux.

« Tu es aveugle. » disait-elle.

Lorsqu’il ne resta plus qu’une personne celle ci s’avança vers le bassin et s’arrêta devant la matriarche : « Bonsoir Mère. »

C’était un nain boiteux à la face déformé. Il parlait lentement comme si cela lui était difficile.

« Allez-vous en, vous n’êtes pas mon fils. » déclara la vieille femme.

Le petit homme la fixa un instant et elle soutint son regard.

« Votre vision s’est obscurcie Mère.

  -  Mais je peux encore voir votre visage. »

Alors le nain se détourna et repartit dans le noir.

     Les années passèrent, les enfants grandirent et les adultes vieillirent. La tisseuse se choisit un disciple et commença à lui enseigner son métier. L’apprenti n’était pas vraiment doué pourtant il s’intéressait.

La doyenne disait qu’à force d’entrainement il devrait arriver à soigner mais que jamais il ne donnerait la vie : il était aveugle.

Cependant le temps ne passe pas sans laisser de traces et parfois la poussière soulevée par son passage nous ensevelit plus vite que nous le croyons.

Un jour que la tisseuse soignait un malade, ses mains se mirent à trembler et elle blessa le villageois, ouvrant sur sa peau une plaie.

Pour cet homme brulant de fièvre la vie ne tenait plus qu’à un fil et la tisseuse coupa le fil.


     A la suite de cet événement tragique la vieille femme délégua ses fonctions de matriarche à son disciple et se cloîtra chez elle. Telle fut la phrase qu’elle prononça avant de refermer la porte de sa demeure devant une foule impuissante : « Vouloir aller trop loin c’est reculer. »

Les jours qui suivirent la retraite de la doyenne les habitants tentèrent d’agir normalement et de ne rien laisser paraître de leur anxiété. Tous comptaient respecter la décision de la tisseuse et les villageois allaient et venaient donc dans la maison du disciple, demandant conseils et soins. Mais derrière cette façade chacun se lançait des regards inquiets et une lourde atmosphère planait comme si le village était un deuil.

En réalité, toutes les bouches n’aspiraient qu’à poser une question : « Comment vont naître nos enfants ? »

Néanmoins nul ne la formula car cela aurait été reconnaître la situation critique dans laquelle ils se trouvaient et ils tentaient tant bien que mal de garder leur sang froid. C’est ainsi que s’écoula le premier mois et nul ne vint déranger la tranquillité de la vieille femme.

Mais au bout du trente-deuxième jour d’absence survint ce que tous redoutaient en silence : la preuve.

Dans la nuit, éclairé par l’unique scintillement des larmes de ses parents mourut le premier enfant.

Alors des cris de tristesse et de peur emplirent le village surpassant ceux des mourants et le lendemain le disciple tombait malade.

C’était le début de l’épidémie la plus meurtrière de l’Histoire et la plus contagieuse car elle se transmettait par le simple regard. Elle portait à cette époque le nom de désespoir.

Les villageois comprirent par la suite que c’était de cette maladie dont était victime la tisseuse de vie et qu’elle se répendait plus vite que nul ne l’eut imaginé.

Quelques jours plus tard la folie gagna les habitants affaiblis et ils se mirent à courir dans les rues en hurlant que la mort était proche. Certains fuirent avec leur famille dans la forêt et la plupart vinrent devant la porte de la matriarche supplier son aide à genoux mais elle répondit seulement :

« Partez. Cette maladie est inconnue et jamais je n’ai appris à la guérir. »

Ce fut alors pour le village la fin de tout espoir et les habitants se cloisonnèrent chez eux pour attendre patiemment la délivrance.

Pourtant, alors que le village avait sombré dans le silence et dans l’immobilité, si l’on tendait bien l’oreille il résonnait dans les sombres ruelles un bruit.

Au loin dans un petit atelier en bordure de la forêt travaillait un forgeron et l’éclat de son fer illuminait d’espoir le frêle entrepôt tandis que son marteau frappait le mortel ennemi.


     Une semaine passa, puis deux, et à l’aube de la troisième alors que les habitants avaient renoncé à sortir de chez eux pour se nourrir; il apparut au milieu de la place un nain.

Quelques têtes étonnées sortirent par les fenêtres et même des enfants se risquèrent à l’extérieur pour s’approcher timidement de l’étrange homme boiteux dont le sourire éclairait son visage déformé.

Ce dernier s’avança vers la maison de la tisseuse de vie accompagné désormais d’une foule d’habitants curieux. Arrivé devant la petite porte il s’arrêta et toqua. Le village retint sa respiration.

« Qui est là ? » demanda une voix fébrile à l’intérieur de la demeure.

« Je suis le forgeron d’espoir et je viens, Mère, vous remettre vos armes. »

Le nain s’accroupit alors et il glissa sous la porte deux baguettes à tisser qui resplendissaient sous les rayons du Soleil levant.

De nombreuses minutes s’écoulèrent dans ce calme pesant avant que la poignée ne s’abaissa laissant entrevoir le visage fripée mais rayonnant de vie de la tisseuse.

«  Mes enfants, veuillez je l’espère pardonner la vieille femme que je suis de l’élan de peur et de doute qui m’a il y a plusieurs mois assailli me faisant prisonnière de mes propres craintes.

Mais ne vous inquiétez pas que je suis guérie et je vais de ce pas réparer ma négligence. »

Alors pour la première fois les villageois connurent la lumière, la vrai, non cette froide et lointaine chaleur que leur procurait le Soleil.

La vieille femme ouvrit grands les bras et sous la clarté magique de la vie et de l’espoir elle se mit à briller de mille feux révélant à tous la jeune fille qu’elle avait été autrefois.

Et lorsque la luminosité atteignit son apogée et qu’elle devint aveuglante une vague de chaleur déferla sur la foule, consumant les douleurs et emportant les larmes sur son sillage.

Pour la première fois les villageois connurent le jour.

 

     Dans la nuit qui suivit la guérison tous les habitants dormirent l’esprit léger et nul n’entendit la porte grincer. Seules les étoiles virent la matriarche sortir de chez elle et s’avancer silencieusement à travers les ruelles.

La tisseuse de vie savait où elle allait et elle ne s’arrêta que lorsqu’elle fut arrivée à l’orée du bois sur le seuil d’une forge endormie.

Alors la nuit qui voit tout vit dans le coeur de la vieille femme et elle sut.

Dans l’ombre d’une petite maison elle assista de nouveau à la naissance d’un enfant s’étant déroulée des dizaines d’années auparavant.

Elle vit la doyenne prendre dans ses mains l’obscurité et lui tisser de ses doigts agiles un manteau de lumière.

Mais surtout, ce que la nuit vit et ce que la nuit retint fut le visage de l’enfant.

Sur un être pas plus grand qu’une paume de main avait été gravée la laideur du monde. Sa bouche était déformée, son nez aplati et sa peau couverte de taches noires.

Si la nuit se laissa attendrir par cet enfant que bientôt son voile noir devrait dissimuler au regard des autres, la tisseuse fut effrayée du monstre qu’elle avait créé et l’enroula dans des draps blancs avant de sortir et de donner cette créature à la nuit en prononçant ces paroles :

« Toi qui vois et toi qui sais, cet enfant est l’incarnation du mal. Prends le et fais-en ce que tu voudras. »

Alors elle le déposa à l’angle d’une ruelle puis partit.

Mais la matriarche avait oublié que la nuit était sourde et que ce discours était bien futile car dès la naissance de l’enfant l’ennemi du jour avait vu s’emplir de larmes et de culpabilité le coeur de la vieille femme. C’est pourquoi, avant que la tisseuse ne l’eut demandé, la nuit avait déjà promit en silence de s’occuper du petit.

Désormais que la doyenne était revenue à l’endroit précis où elle avait abandonné le bébé, la nuit s’étonna des quelques coups que la porte de la forge reçut.

Un nain boiteux vint ouvrir, celui là même qui était apparu sur la place du marché quelques heures auparavant.

Son visage restait de glace et la tisseuse prit alors la parole :

« Vous nous avez sauvé moi et le village alors que jamais nous vous avions aidé. Et tandis que tous avaient perdu espoir vous n’avez pas baissé les bras. Pourquoi ? »

Le petit homme la regarda puis sourit :

« J’espérais au fond de moi qu’un jour je puisse devenir votre disciple et que vous puissiez me guérir du mal qui me ronge. »

La vieille femme acquiesça :

« Si tel est votre souhait alors il sera exhaussé. »

C’est ainsi que la tisseuse de vie prit la main du nain dans la sienne et alla raccommoder en son sein le filament d’existence détruit.

Alors il apparut devant la matriarche étonné le plus bel homme qui soit et elle comprit qu’elle avait sans le vouloir relié le fil de la beauté du corps, auparavant détaché de la toile de vie, au fil de la beauté du coeur.


     Une heure à peine après la miraculeuse transformation du forgeron ce dernier et la tisseuse étaient assis sur le bord du bassin situé au centre du village.

« Vous m’avez dit que vous vouliez devenir mon disciple, soit. Mais il faut avant toute chose que vous passiez une épreuve. »

C’était une nuit sans lune et nul vent n’agitait la surface tranquille du bassin. Le temps semblait figé et seul l’imperceptible mouvement de tête de l’homme démontrait le contraire.

« Penchez-vous au dessus du visage de l’eau. »

Le forgeron s’exécuta.

« Que voyez-vous ?

-Rien. »

Un léger sourire apparut dans l’obscurité :

« C’est à dire ? »

L’homme réfléchit un moment avant de répondre avec précision :

« Je ne vois qu’un halo de lumière, le reste m’est invisible. Pourquoi ? »

Dans les rues pas une lanterne ne brillait, pas une lampe ne scintillait, c’était le noir.

La tisseuse se pencha elle aussi au dessus du bassin, posa sa main sur l’épaule du forgeron et déclara: « Félicitation, vous voyez la vie. J’ai l’honneur de vous nommer disciple de la tisseuse de vie…mon fils. »


     Des dizaines d’hommes et de femmes s’étaient un jour penchés au dessus du bassin mais tous n’avaient vu que leur visage, obnubilés par leur simple personne.

Cependant le forgeron d’espoir était différent et pour lui la vie que reflétait le miroir de l’eau ne s’arrêtait pas à un simple visage, car être différent c’est voir la vie différemment.

Cet homme que tous repoussaient n’était munis ni de beauté ni d’argent et n’avait qu’une petite forge pour vivre. Pourtant de tous c’était le plus riche : il possédait l’espoir.

S’il existait deux mains, l’une nommée Espoir et l’autre Vie, seules elles seraient infirmes car elles ne pourraient à la fois tenir et agir.

Pour concevoir elles doivent être deux.

 

 

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11th décembre 2008

Luciole (2°partie).

Salut !

Ce week end je pars à Paris visiter l’Unesco, ce serait enfin de vrais jours de repos…mais j’ai peur des grèves qui pourraient tout compromettre.

J’ai décidé de vous poster "Luciole" toutes les semaines environ parce que je sinon j’en ai pour quatre mois !

Mais ne vous inquiétez pas, j’alternerai avec d’autres textes au cas où ça ne vous plaise pas.

Je vais maintenant laisser la parole à Erwan :)

Bye et bonne lecture.

1- Première partie          6- Sixième partie

2- Deuxième partie         7- Septième partie

3- Troisième partie         8- Huitième partie

4- Quatrième partie        9- Neuvième partie

5- Cinquième partie

_________________________________________________________________________________________

Luciole.

 

    La porte s’ouvre et je pénètre dans la pièce. Mes yeux s’habituent lentement à l’obscurité tandis que j’observe chaque recoin et chaque objet. Je n’ai jamais pénétré dans la chambre de Lucie et ça me fait bizarre de la voir dormir. Normalement quand j’ai besoin d’elle, je toque et elle sort. Mais là je ne sais ce qui m’a pris je suis entré.

Posté devant son lit je la fixe. Sa respiration est calme et elle est roulée dans sa couette. Ainsi allongée elle a l’air encore plus petite que d’habitude et j’ai envie de la prendre dans mes bras.

Je fais le vide dans ma tête, ce n’est pas pour ça que je suis venu.

« Luciole…c’est Erwan. »

Elle ouvre doucement les paupières et se tourne vers moi toujours à moitié endormie.

« S’il te plaît tu peux venir j’ai un problème. »

Au son de ce dernier mot elle se lève brutalement et s’assied au bord du lit.

« Erwan, c’est toi?

 -  Oui Lucie. Je suis désolé de… » Elle ne me laisse pas le temps de terminer ma phrase et poursuit sans attendre.

« Qu’y-a-t-il ? Le feu s’est éteint ? »

Je n’aime pas la voir s’inquiéter ainsi mais je suis incapable de lui mentir : « Non. Pire. »

Soudain elle m’agrippe le bras:

« Tu vas bien au moins ? »

J’ai mal au ventre et je tombe de fatigue. Pourtant je lui souris et tout en l’emmenant hors de la pièce je lui explique : « Ce n’est pas de moi dont il est question. »


     Ma chambre est assez sombre : un lit, une commode pour ranger mes vêtements et une petite bibliothèque où sont disposés des livres relatant de la mer, des récits de voyage que j’affectionne particulièrement et quelques objets maritimes auxquels je fais toujours très attention.

Cette nuit il y a deux chaises en plus : celle sur laquelle je suis assis et celle sur laquelle Lucie est assise. L’enfant est dans mon lit et il dort désormais paisiblement.

Sa température a baissée mais j’ai laissé un gant mouillé sur son front après avoir désinfecté et pansé ses plaies.

« Pauvre petit… » murmure Lucie tout en caressant affectueusement les cheveux de l’enfant.

« Tu sais comment il s’appelle ? » Ne sachant pas je me tais. Depuis que je l’ai trouvé même éveillé il n’a pas dit un mot. Je me tourne vers Lucie :

« Est-ce que tu pourrais l’emmener chez le docteur pendant que je garde le phare ? Ce n’est probablement que de la fatigue mais ça m’inquiète. Il a tout de même trente-neuf de fièvre et plusieurs hématomes. Et puis ce n’est pas normal de le trouver ici au milieu de la nuit. Ca me rassurerait si… »

Elle me prend la main. Je me mets à trembler. C’est la fatigue qui me fait cet effet ? La peur ? Ou l’émotion ? Peut -être les trois à la fois.

« Va dormir. » Je la regarde étonné. « Ce n’est pas à trois heures du matin que je vais descendre au village, le cabinet sera fermé. De plus l’enfant dort et pour l’instant il va bien. Ne t’inquiète pas je m’occupe de lui. »

Et bien sur, je ne peux pas lui dire « non ».


     Le lendemain quand je réveille je suis assis dans le fauteuil du salon, éclairé seulement par la faible lumière du jour qui perce à travers la fenêtre.

Le temps de me remémorer ce qui s’est passé durant la nuit et je suis debout.

Tout à coup j’ai honte d’avoir laissé Lucie veiller toute seule sur le gamin, cela aurait dû être l’inverse.

Je sors de la pièce et pénètre silencieusement dans la chambre. La porte grince. Je serre les dents et me glisse dans l’entrebâillement.

Lucie dort, le menton appuyé sur ses genoux recroquevillés. J’ôte mon blouson et le lui pose sur les épaules. Je me tourne ensuite vers le lit. Vide.

Mon coeur fait un bond dans ma poitrine tandis que je fais volte-face, effrayé que l’enfant puisse s’être enfuis. Je ferme les yeux, soulagée : il est assis au bord de la fenêtre.

« Tu m’as fait une de ces frayeur. » lui dis-je. Il se tourne vers moi et me désigne la mer.

« Tu veux aller la voir ? » Il me sourit.

« Viens j’ai encore mieux. » Je le prends alors par la main et on sort sur la pointe des pieds.


     « Tu t’appelles comment ? » Il ne répond pas : il observe l’océan. Nous sommes au sommet du phare et il est assis sur mon épaule.

Je lui ai donné un aspirine et je l’ai douché, mais quand j’ai voulu lui trouver un vêtement à sa taille il était trop impatient de monter et je lui ai alors enfilé une vieille chemise à moi qui lui arrive aux genoux.

Je le dépose délicatement par terre.

« Désolé je dois travailler. Mais si tu veux m’observer tu peux. »

Il s’assied dans un angle et ses petits yeux innocents me fixent tandis que je commence ma vérification journalière.

Je contrôle d’abord le feu, puis j’analyse l’optique. On ne dirait pas mais cela prend du temps. C’est un travail minutieux qu’il ne faut pas considérer à la légère car si un élément du système défailli on a de gros problèmes.

Ensuite je surveille l’horizon et la visibilité en m’assurant que les autres phares et balises fonctionnent correctement.

Le petit ne me lâche pas du regard, probablement plongé dans l’âme d’Etoile comme je le suis si souvent. Il est calme et ne pose même pas de questions, c’est rare pour un enfant.

« Comment es-tu arrivé ici ? » Aucune réponse. Je me tourne face à lui.

« Tu sais parler ? » Il cligne des yeux. Je prends cela pour un « oui ».

« Alors pourquoi restes-tu muet ? » Il a le regard vide. J’ignore s’il a entendu ma question. Je m’approche de lui, inquiet, et le soulève pour le prendre contre moi. « Ne t’inquiète pas, ce n’est pas grave. On va t’emmener au village et tu iras mieux. »

Il croise les bras autour de mon cou.

« Tu habites là-bas n’est-ce pas ? » Il acquiesse. « Tes parents vont être contents de te revoir ils ont dû se faire un sang d’encre. »

Tandis que je me dirige vers la porte la poignée de cette dernière se baisse et la tête de Lucie apparaît : « Le petit déjeuner est prêt ! »

Je lui souris. L’enfant aussi.

 

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5th décembre 2008

Luciole (1° partie).

Salut !

Aujourd’hui je vous présente le début d’une histoire que j’ai écrite durant les vacances (vous savez, celle qui m’a pris des semaines à corriger…). Elle se décomposera en dix parties je pense. Ce qui est bizarre c’est que, comme presque tous mes textes, je ne me souviens pas comment l’idée m’est venue; probablement grâce aux vacances chez ma tante en Bretagne. Mais c’est comme essayer de ce souvenir de ce que l’on voulait dire avant de l’oublier, je tente toujours de remonter à la source des idées mais n’y parviens jamais. C’est gênant parce que quand je veux inventer d’autres histoires je ne sais pas d’où partir…

Normalement je vous avais dit que je voulais auparavant vous donnez l’épilogue du conte Le gland qui voulait devenir grand mais je n’ai pas eu la force de l’écrire ces derniers temps, ma plume voyageant dans d’autres contrées. Néanmoins je pense le faire un moment, mon père me le réclamant bien souvent ;)

Avant de vous poster ce récit je l’ai montrer à ma prof de français et elle m’a dit qu’il faudrait mieux rajouter une prolepse (et je l’en remercie). C’est pourquoi après avoir suivis ses conseils je peux vous la présenter :)

Bye et bonne lecture.

1- Première partie          6- Sixième partie

2- Deuxième partie         7- Septième partie

3- Troisième partie         8- Huitième partie

4- Quatrième partie        9- Neuvième partie

5- Cinquième partie

 

 

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Luciole.

 

    Pas un bruit. Pas un mot. Juste mon bateau sur le bord de la plage.

Je n’attends pas qu’il s’arrête et saute dans l’eau. Le froid m’agrippe mais je résiste et commence à courir sur la grève.

Lentement le brouillard m’entoure et à chaque expiration de la buée se forme devant moi. Pourtant mon esprit est très clair.

Je pousse la porte.

Soudain telle une vague tous les souvenirs refluent et me submergent. Tandis que mon regard balaie la pièce ma mémoire fait marche arrière. Inconsciemment je remonte les jours, les mois et les années…cela fait si longtemps que je ne suis pas venu ici.

Petit à petit les brides du passé se reconstituent et m’entraînent avec elles.

J’ai néanmoins le temps de l’apercevoir. Elle est assise à la même place que d’habitude et j’ai l’impression que rien n’a changé.

Je lui souris.

« Luciole… »


    « Si tu étais un objet que serais-tu ? » Avait demandé la maîtresse. Sans hésitation j’avais répondu : « Une lampe. »


     Je m’appelle Erwan et je suis gardien de phare. J’ai commencé ce métier il y a quinze ans; j’avais alors dix-neuf ans. A cet âge là on ne pense normalement qu’à sortir avec les filles et à s’amuser, mais j’étais différent. Et à cet âge là, les autres ne comprennent pas que l’on puisse être différent…

Le phare qui m’a été affecté est situé sur une presqu’île de Bretagne et je l’ai alors nommé Etoile. Il est magnifique, tout en pierre avec une petite porte rouge. Il fait vingt mètres de hauts et se termine par une coupole de verre dans laquelle est située une lanterne dont la lumière éclaire les alentours à des kilomètres.

J’habite au rez-de-chaussé avec Lucie mais nous avons deux chambres à part. Un jour Lucie m’a posé une question : « Si je te disais que ce soir tu dois quitter le phare, m’écouterais-tu ? »

Je ne me souviens plus si je lui ai répondu, la réponse était tellement évidente : Jamais.

Jamais je ne quitterai mon Etoile. Les dures journées à essayer de réparer une fenêtre pour qu’elle se brise de nouveau le lendemain, les heures passées à entretenir l’optique, à surveiller l’horizon, le rituel d’allumer le feu, le bruit des vagues qui s’éclatent contre la pierre, l’inquiétude devant la tempête, les soirs d’été à lire face à la mer…c’est ma vie !

Mettez moi ne serait-ce qu’une semaine à Paris et je me jette dans la Seine. Certains disent que je suis fou, mais pas Lucie car même si elle n’est pas comme moi elle me comprend.

Lucie c’est ma coéquipière depuis quatorze ans. Je l’appelle souvent Luciole car elle illumine ma vie. Elle est toute petite, 1 mètre 55, mais elle a un doux visage, un sourire rayonnant, des yeux couleur océan et de longs cheveux noirs bouclés qui roulent sur ses épaules tels des vagues.

Parfois on dirait une enfant pourtant elle a trois ans de plus que moi et un fort caractère. Depuis que je la connais je ne l’ai jamais vu énervée. Quand quelque chose ne lui convient pas elle le dit et il y a tellement de fermeté et d’assurance dans sa voix que je l’ai toujours écouté…ou alors c’est que je n’arrive pas à lui dire « non ».

Vous comprenez je l’aime. Bien sur elle ne le sait pas et elle ne le saura jamais. C’est un secret entre moi, mon phare et l’océan.

Parfois je parle d’elle à la mer et elle ne s’en doute pas, elle voit juste un homme assis au bord de la grêve. Je lui parle de ses petites mains qui m’effleurent de temps à autres sans le vouloir et de son rire cristallin lorque je m’arrête net trop surpris. Cela fait quatorze ans que l’on vit ensemble, quatorze ans que je l’aime et malgré ces quatorze ans je ne me suis toujours pas habitué à son touché. Quand je travaille tard le soir et qu’elle m’attrape le bras pour m’inciter à aller me reposer dans ma chambre, elle se retrouve à moins de dix centimètres de moi et je ne peux pas m’empêcher de la fixer bêtement. Heureusement ça ne dure pas très longtemps, du moins pas assez pour qu’elle ne comprenne.

Parfois je me demande : « Et si je devais choisir entre elle et Etoile ? » Mais je n’ai jamais eu à choisir et c’est mieux comme ça.


     Tandis que je réfléchis à ma vie, le soleil décline à l’horizon et je suis adossé à la petite porte rouge du phare. Lucie dort, elle a eu une journée éprouvante, moi aussi. C’est l’été et les tempêtes se font rares. On n’en profite alors pour remettre le phare à neuf. Aujourd’hui j’ai repeins la porte et Luciole est allée faire des courses. On a toujours vécu chacun de notre côté, c’est peut être pour ça qu’elle n’a jamais rien remarqué. Je secoue vigoureusement ma tête: « Arrête de penser à elle ça ne sert à rien. » Je lève alors les yeux et mon regard se perd à l’horizon. L’herbe verte, les galets et l’ infiniment bleu… C’est beau la mer, en fonction du moment de la journée elle n’a pas la même couleur.

Mes paupières commencent à se fermer, je suis si fatigué. « J’aimerais bien regarder un coucher de soleil avec Lucie… » Mais dans mon esprit la nuit se fait et je m’endors.


     Soudain je me réveille en sursaut : des pas. C’est vrai, quand on dort à la belle étoile ce n’est pas les bruits qui manquent. Seulement je les connais tous : le lent reflux des vagues sur les graviers, le chant des grillons, le cri des oiseaux, le vent dans les feuilles des arbres, ou le grincement des volets. Il y en a une multitude et tous me sont familiers. A vrai dire ce n’est que ce son me soit inconnu, je l’entends tous les jours. Disons plutôt qu’il ne devrait pas être là à une heure du matin. Je me lève sans plus attendre et me dirige vers l’origine du bruit.

Je n’y crois pas. Je dois rêver. Je me frotte les yeux. Mais c’est bien vrai, l’enfant est toujours là étendu sur le sol. Il fait nuit et je n’y vois pas grand chose. Néanmoins je sais qu’il n’a pas plus de six ans: il est tellement petit. Je suppose également que c’est un garçon, il a les cheveux courts.

Mon coeur se met à battre très vite et très fort et je fais des efforts pour ne pas trembler. Est-ce cet enfant qui m’effraie ? Ou est-ce « Pourquoi cet enfant est là » qui m’effraie ?

J’avance lentement vers lui sans faire le moindre bruit. C’est stupide je devrais courir mais je n’y arrive pas : j’ai peur.

Alors que je me rapproche je le distingue mieux. Il a les vêtements mouillés en certains endroits et des griffures sur le bras droit. Elles sont récentes, quelques heures tout au plus. Il grelotte et ses dents s’entrechoquent mais il n’a visiblement pas la force de se rouler en boule. Ses pieds nus sont boursouflés et coupés en de nombreux endroits.

Tandis que je m’accroupis à ses côtés je remarque qu’il a les yeux rouges et que ses joues sont humides.

« Pourquoi pleures-tu ? » Cette question est inutile me dis-je : il a mal, il a faim, il a froid, il est fatigué, il est seul et il est triste. Mais j’ai besoin de lui parler. « Ne t’inquiètes pas gamin. » Je passe ma main sous sa tête brulante puis le prends dans mes bras.

Et vous savez, il s’est accroché à moi.

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21st novembre 2008

Joyeux Anniversaire Souffle mots !

Salut,

Aujourd’hui jour pour jour mon site a un an, le premier post ayant été "Pas toi mon frère".

Ne pouvant souffler les bougies je vais le faire pour lui :) .

Sinon ce post est consacré cette fois-ci aux autres car j’aimerai remercier tous ceux qui m’ont permis d’arriver jusque là et qui m’aident encore.

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Remerciements :

Je vais commencer par le commencement, soit la naissance du site.

Tout d’abord merci à mon père (http://www.berthou.com/fr/ pour les passionnés d’informatique ) pour avoir créé ce site et m’avoir aidé à le référencer. Merci aussi de mettre à jour les nouvelles versions de WordPress et de m’avoir installer mon logo (Oui j’en ai un ! Tout en haut sur la gauche.) .

Merci ensuite à ma mère et ma soeur pour toujours me soutenir et lire mes textes.

Merci aussi à Julien de toujours répondre à l’appel d’un nouveau post et de m’encourager :) . Grâce à toi tous mes articles ont au moins un commentaire.

Merci à Dédé ( http://www.ddlaplume.com/) et Patrick ( http://www.patdebigorre.org/ ) que je considère désormais comme des habitués et qui me réjouissent par leurs visites et leurs commentaires. C’est pour moi un énorme progrés que d’avoir désormais trois habitués, n’ayant commencé le site qu’avec un seul :)

Finalement merci à tous les lecteurs occasionnels qui participent activement à la moyenne de 35 visiteurs par jours que reçoit mon site. Merci à toutes les personnes qui m’aident à progresser et merci également à tous ceux que je ne cite pas mais qui ont participé ou qui participent à faire de moi celle que je suis à présent : "Ce que l’on écrit est ce qui nous ressemble le mieux." Proverbe arabe.
Et malheureusement cette catégorie comprend aussi bien mes meilleures amies que mes pires ennemis en passant par la nature, grande source d’inspiration, la Lune les étoiles et les personnes à qui les textes sont parfois dédiés…

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Prix Premio Dardos.

Ce message est également une réponse au Prix Premio Dardos qui m’a été décerné par Patrick (http://www.patdebigorre.org/) et dont je décris les règles et le but çi-après.

Lorsque j’ai entendu parlé de ce prix la première question qui m’est apparu était évidemment : "Qu’est-ce ?" Ma vieille souris a alors couru le long de l’écran pour aller voir sur son site la description de ce prix que je trouve très claire : "Le prix Premier Dardos reconnaît les valeurs que certains webmasteurs ou blogeurs démontrent chaque jour dans leur travail, à transmettre des valeurs culturelles, éthiques, littéraires et personnelles, démontrant leur créativité dans chaque chose qu’il font mais aussi par la beauté de leur travail."

Ce prix qui m’était inconnu (mais dont le bonheur de le recevoir ne l’est plus :) ) est accompagné de plusieurs règles :

- Il faut informer dès la réception de ce prix la personne qui vous l’offre de votre acceptation ou non.

- Il faut mettre le lien et le nom de la personne qui vous a récompensé.

- Il faut ensuite offrir ce prix aux sites ou blogs qui selon vous le méritent.

J’ai trouvé ce prix très intéressant car il permet de créer de liens dans la blogosphère et de montrer notre reconnaissance aux sites que nous pensons avoir les valeurs ci-dessus. Je vous invite donc à essayer de le répandre car même s’ il n’est que virtuel il fait toujours plaisir à ceux qui le reçoivent.

Je le décerne alors à deux personnes (je sais que ça fait peu mais c’est ceux que je visite le plus, les autres je les connais moins même si j’en apprécie certains..) :

- Dédé La Plume ( http://www.ddlaplume.com/ )

- Patrick (http://www.patdebigorre.org/)

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Horizons de la création :

J’aimerai finalement vous faire découvrir les sites de Dédé et Patrick que je visite régulièrement et pour lesquels j’ai beaucoup d’admiration. J’espère que vous les apprécierez autant que je le apprécie :)

Dédé La Plume.

Ce site est celui d’un peintre et illustrateur qui nous présente environ deux à trois fois par mois ses créations sous forme de peintures, dessins, photos, récits de voyage, souvenirs et textes.

Ces sources d’inspirations très variées nous permettent d’avoir sous les yeux une magnifique palette d’oeuvres et de couleurs. Cela va des photos et des vidéos de sa région (exemple), des peintures marines (exemple), des dessins sensuels (exemple), ou qui prêtent à la réflexion (exemple).

J’ai beaucoup d’estime pour ce site où presque toujours, plus que de magnifiques dessins, il y a dans chacune de ses créations un sens connoté très beau tel dans celle-ci. Chaque trait semble être prémédité et rien n’est fait à la légère comme le montre cette peinture.

Ainsi nous pouvons voir que littérature et peinture ne s’opposent pas mais au contraire se complètent car un texte est toujours plus beau s’il est bien illustré.

Vous pouvez retrouver la peinture ci-contre illustrée d’une description, pour certains mélancolique et pour d’autre se présentant comme une découverte; à cette adresse sur son site.

Lire, écrire et en parler.

Ce passionné de littérature nous expose ses écrits à un rythme soutenu, nous parle de sa passion et nous présente des livres, musique ou sites qu’ils aiment.

 Il y a cinq parties distinctes :

- Les aventures de Jacques Gilbert qui est une sorte de série comportant à ce jours six histoires, dont le héros aux traits bien marqués se trouve toujours au mauvaix endroit au mauvaix moment.

- Autres textes et autres nouvelles qui regroupe différents textes et à la longueur et aux thèmes très variés, allant des souvenirs d’enfance à la vieillesse en passant par les rêves…

- Paysage mental où sont présentés des diaporas montrant des paysages très divers de villages, châteaux ou de la nature.

- Sur les rayons de ma bibliothèque où sont exposés, comme le dit le titre, les livres qu’il aime, que ce soit du classique avec Molière ou du contemporain par exemple avec Mc Carthy.

- Ecouter, voir où on peut découvrir des chansons, groupes, lecture de poèmes…

Pour conclure je dirai simplement que j’aime beaucoup ce site aux branches diverses et aux textes prenants et écrit avec du talent.

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14th novembre 2008

L’Infini

Salut !

Aujourd’hui je vous présente un calligramme que j’ai écrit il y a deux semaines. Cela faisait longtemps que j’en avais envie mais le sujet ne me venait pas à l’esprit. Il faut dire que je dessine très mal et vu que la définition même d’un calligramme est "un texte poétique dont la disposition typographique est en rapport avec le thème" ça ne me facilitait pas la tâche. En réalité l’idée m’est venue lorsque je faisais mes exercices de Maths, comme quoi…

Il m’est alors apparu qu’un signe est beaucoup plus facile à représenter qu’une rose ou une fontaine…et encore, vous ne pouvez pas savoir le mal que j’ai eu à tracer ce signe pour qu’il soit au maximum symétrique !

Malheureusement, l’ayant écrit à la main je n’ai pu que le scanner. Je ne sais pas si vous arriverez à lire (de toute manière, tourner l’écran n’est pas très pratique…) alors je vous ai recopié le texte en bas.

Il est lisible dans tous les sens (en partant bien sur de la majuscule) et c’est la raison pour laquelle il y a deux titres, un de chaque côté. Vous remarquerez également je l’espère l’assonance en "i" tout le long du calligramme qui a pour but de rappeler le mot "Infini" qui a lui même trois "i".

Finalement je vous donne un coup de pouce : l’Infini commence…au centre :)

Si vous avez des questions n’hésitez pas.

Bye et bonne lecture.

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L’Infini.

L’Infini ignorant la direction où il guide ses pas, il est irrésistiblement attiré par le gémissement des vagues que suit son esprit ainsi que le mien car depuis l’Infini je m’incline devant lui pour parvenir à ses pieds mais il grandit sans répit tel un rapide qui glisse avec monotonie vers l’Infini ignorant la direction où il guide ses pas….(et ça continue…à l’Infini !)

(Mais vous pouvez également le lire dans l’autre sens)

Infini, je m’incline devant lui pour parvenir à ses pieds mais il grandit sans répit tel un rapide qui glisse avec monotonie vers l’Infini ignorant la direction où il guide ses pas, il est irrésistiblement attiré par le gémissement des vagues que suit son esprit ainsi que le mien car depuis l’Infini je m’incline devant lui pour parvenir à ses pieds mais il grandit sans répit….(et cela recommence !)

 

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30th octobre 2008

L’Ecrit.

Salut !

Voilà, la moitié de mes courtes vacances s’est déjà écoulée et avant-hier je suis rentrée de Marseille, dommage…

Ces deux dernières semaines j’ai écrit un conte que je vous montrerai bientôt quand ma prof de français l’aura corrigé. Si je peux éliminer des erreurs c’est toujours ça en moins…

Enfin, je vous présente aujourd’hui un poème que j’ai écrit il y a environ un mois pour un devoir de français que j’ai ici illustré par des images prise du site d’un auteur : http://www.emmanuelle-urien.org/

En voici la consigne : En vous inspirant du texte de Marot (Petit épître au roi) vous composerez un poème en vers sur le thème de l’écriture en utilisant les dérivés d’un même mot et quelques rimes équivoquées. Vous adopterez le registre humoristique.

Cette dernière consigne a probablement été la plus dure à appliquer, moi qui écrit plutôt des textes tristes.

N’hésitez pas à critiquer,

Bye et bonne lecture.

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L’Ecrit

 

« Mon peuple, braves mots ! Citoyens de l’Ecrit !

Au delà des lignes j’ai entendu des cris :

L’assaillant s’approche, lui qui nos Ecrits vend.

Mais il ne peut gagner la guerre en écrivant !

 

Levons le point ! Soyons, pour notre Ecrit, vaillant.

Allons combattre ceux, qui en écrivaillant,

Maniant tels des barbares la tranchante écriture,

Sans aucune pitié pour tous nos Ecrits furent.

 

Belle voyelle, fuis l’Ecrit, va ailleurs,

Te réfugier loin des écrivailleurs.

Ils sont des milliers, maudits écriverons !

Et dans quelques vers, soudain l’Ecrit verront ! »

 

Les lettres se pressent et loin de l’Ecrit vont.

Cependant il est trop tard car nous les écrivons,

Ma gauche plume et moi dans ce dernier cri vain :

« S’il vous plaît aidez-moi, je veux être écrivain ! »

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