3rd août 2010

Fuite

Salut !

Je vous présente aujourd’hui un poème dont toute l’inspiration trouve sa source au premier hémistiche du premier vers. Cela faisait longtemps que cette phrase trainait dans mon esprit et un jour, poussée par un vif sentiment tout le poème m’est venu.

Je me suis attachée à faire des rimes en plus à la césure car étant surgit à peu près instinctivement dans le premier quatrain j’ai pensé que cela serait intéressant de le poursuivre sur tout le poème.

Sinon je voulais vous annoncer que je ne serai pas présente pendant 3 semaines et ne pourrais probablement pas répondre à vos commentaires. En fait début juin j’ai participé à un concours dans mon lycée où il fallait écrire une lettre ouverte sur le thème : « L’Arctique : une biodiversité menacée ? Ayant été sélectionnée avec une autre de mes camarades je pars en arctique du 4 au 21 avec l’organisation Student on Ice dans le cadre de l’année mondiale de la biodiversité !

Je vous montrerai bien sur ma lettre un peu plus tard…peut-être accompagné de mes propres photos pour une fois !

Bye et bonne lecture.

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Fuite

J’ai le cœur en fugue, enfuit aujourd’hui,

http://www.iwox.fr/?tag=sociologie

J’ai le cœur en fugue, séduit par la nuit.

Je ne sais qui je suis ni ce que je ressens

Mon esprit le poursuit mais il demeure absent.

J’ai le cœur en vrille, je ne suis qu’une fille

J’ai le cœur en vrille, au vent il éparpille

Le sable de douleur qu’une ardente frayeur

Extrait des profondeurs de mes yeux en pleurs.

J’ai le cœur en équilibre, il tangue et il vibre

J’ai le cœur en équilibre et s’il reste libre

C’est qu’il étend ses ailes et plane dans le ciel

Rêvant de l’éternel que l’inconnu recèle.

Mais dîtes-moi, ce soir pourquoi mon cœur chancelle…

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17th juillet 2010

L’aiguille

Salut !

Ça y est : l’année est terminée ! Je n’avais pas tellement envie que les cours se terminent car alors je vois au bout des vacances se dessiner le profil de la terminale et au dessus de nos esprits insouciant peser la crainte de l’orientation.

Dans les dernières semaines de cours, en français, nous avons écrit des poèmes en proses. Voici le mien, écrit en une petite heure.

Le bac de français c’est bien déroulé malgré un rhume durant l’écrit. J’ai obtenu 19 à l’écrit et 15 à l’oral !

Bye et bonne lecture.

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L’aiguille

La guerre est finie et te voici pourtant droite, posée sur ma paume ; blafarde, livide, affaiblie. Tu trembles. Chacun de tes pas sur ma plate Terre dépose une petite goutte de sang, souvenir d’un combat ardemment mené mais non point terminé.

Tu as tout donné, fragile femme, et tu es désormais condamnée à l’anorexie. Mes doigts même ne peuvent plus te saisir, ils tâtonnent dans le vide vers ton incarnation du désir quand ; solitaire, tu pars en quête de ton avenir pour trouver au bout du sentier, peut-être l’élévation de ta condition et l’espérance d’un autre devenir que celui d’objet aux mains des Hommes égoïstes.

Mais avant tout tu es larme de métal et ton visage toujours reflète quelques sanglots ; ceux des cœurs poignardés, ceux des amants repoussés ; ceux des enfants dont tu as violé la vierge peau ; ou les tiennes parfois, rouges, celles d’une dame obligée de présenter aux habiles et sensuelles mains un cœur de métal, effrayée que l’on ne te brise.

Et malgré tout tu brilles, surtout ton sourire et celui des Hommes qui te trouvent, nue, dans leur lit, arme de déduction, jouet de la passion. Tu aimes te faire belle et quand ils te touchent tu leur donnes des ailes.

Ne te laisse pas prendre dans les mailles du filet des conventions de notre société qui te craint, te rejette et t’enferme dans le rêve d’un idéal avorté. Souvent ta vie est jouée aux dés et ne tient qu’à un fil.

Un jour tu as piqué mon cœur et l’a entaché d’une vile passion. Je pleure et probablement l’ai-je mérité. Dans mes yeux tu brilles car dans ce monde je ne suis qu’une aiguille…

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30th juin 2010

Muse

Salut !

Il y a quelques semaines, avant d’aller en cours, vers les 6h du matin j’ai commencé un poème, je l’ai continué en cours de français alors qu’il fallait en écrire un autre…le voici. Dans ce poème j’ai l’impression de m’être ouverte à tous (tous ceux qui le liront bien sur). Heureusement que la versification permet à merveille de cacher la signification d’un texte…

J’aimerai beaucoup savoir ce que vous en pensez,

Bye et bonne lecture.

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Muse

Étrange sentiment, je ne veux te mentir :
Si la peur m’interdit de prononcer ton nom
Je ne peux te cacher, indécente émotion,
Et mon cœur vibre de l’audacieux désir
De t’écrire.

J’ignore où tu m’emmènes, je ne sais que faire,
Perdue dans les méandres du subconscient
J’aspire à posséder un regard omniscient
Pour goûter à ta saveur. L’envie qui se terre
Je dois taire.

Répudié de mon cœur si tu transparaissais :
Raison, de me émotions serais-tu le juge ?
Et ces vers, de tes yeux mon dernier refuge ?
Pourrai-je te masquer, te voiler, te renier…
…Sans crier ?

Où sont tes limites, affection grandissante ?
Du discernement mon esprit oublie le sens :
Normal…ou singulier ? Cœur, ta troublante danse
M’effraie. Muse, tel un ange, ma plume aimante
Tu hantes.

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16th juin 2010

Clair de paix

Salut !

Voici un poème écrit il y a un peu plus d’un mois dans le cadre de l’UNESCO sur le thème de la paix.

La présentation change un peu de l’ordinaire, j’espère qu’elle vous plaira (et surtout le texte…).

Bye et bonne lecture.

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1st juin 2010

Quand brillera l’obscurité (3/3)

Salut!

Voici la fin du conte que j’ai commencé à vous présenter il y a quelques semaines.

J’ai pris beaucoup de temps à trouver une fin à cette histoire et j’en suis assez contente.

J’espère qu’elle vous plaira et n’hésitez surtout pas à me dire ce que vous en pensez (en bien ou en mal !).

Bye et bonne lecture.

Quand brillera l’obscurité (1/3)

Quand brillera l’obscurité (2/3)

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Quand brillera l’obscurité (3/3)

Le ciel ce soir était rouge, assassiné par le Soleil ; les rues se désertaient petit à petit, les passants se pressaient tandis que le vent se glaçait et Lanterne, comme chaque fois à cette heure, se recroquevillait un peu plus dans son alcôve tout en resserrant sa couverture autour de lui.
S’il supportait encore cette position humiliante et inconfortable c’est qu’il savait que dans peu de temps, s’il le désirait, s’il en sentait le besoin inexpliqué, il pourrait parler à la nuit ; ou du moins l’espérait-il…
L’enfant commençait à fermer les yeux, paisible, attendant simplement de sentir autour de lui la douce et rassurante présence de la nuit quand une voix suivit de gloussements le firent sursauter :
«Regardez ! Pauvre petit, il est tout seul, il a froid.»
Un garçon à peine plus âgé que Lanterne se tenait en face de lui, entouré de quelques camarades, unis dans la haine et le plaisir de blesser. Son ton était empli de mépris.
«Ma mère me dit toujours de me méfier des clochards et de les éviter, qu’ils étaient tous des garnements et ne sont bons qu’à chaparder. Tu les as volé  à qui ces pièces petit voyou ?»
Lanterne se taisait, il fixait ses mains serrées entre ses genoux pour conserver un peu de chaleur.
«T’as perdu ta langue alors ! Regardez tous il a peur !»
Des rires, durs, coupants, blessants…
Ils se rapprochèrent, resserrant le cercle.
«Dîtes, et si on lui prenait ses pièces ? Elles te servent à rien, bouffon ?»
Lanterne tremblait. Il n’osait pas relever la tête. C’était la première fois que la nuit et la solitude qu’elle apportait l’effrayait.
«Non, j’ai encore mieux, rétorqua un de ses acolytes, faut lui faire comprendre à ce voyou qu’on en a marre de voir tous les jours sa tête de con dans la rue.»
L’enfant se crispa. Il ferma les yeux.
«Lanterne, pourquoi te caches-tu ? »
C’était le crépuscule et la voix de Nuit n’était que très faible.
«Je ne me caches pas…
- Alors explique-moi ces mains devant ton regard.»
Mais comme Lanterne ne répondait pas la nuit poursuivit :
«Je ne vois plus la lumière de tes beaux yeux noirs.
- Mais Nuit, j’ai peur et j’ai mal, non pas au corps mais à l’âme.»
Le temps s’était comme suspendu, dilaté. Tout peut arriver quand le Jour rencontre la Nuit…
«Sais-tu pourquoi je n’ai plus peur du noir ?
- Non, répondit l’enfant sans chercher à réfléchir.
- Parce qu’au lieu de voir l’obscurité, j’essaie de ne percevoir que l’éclat de ton cœur et de tous ceux dont tu m’a révélé l’existence.»
Un silence. Une inspiration.
«Lanterne, tu m’as aidé et tu m’as ouvert les yeux, tu t’es intéressé à moi alors que tous me fuient et me redoutent. Je n’ai pas les moyens de te rendre riche ou de remédier à ta condition de dos-au-mur mais je puis au moins t’apporter mon amitié. Fais moi confiance et ôte ton masque.»
Un coup de pieds dans le genou.
«Nuit, j’ai peur.»
Un coup de poing dans le ventre.
«Enlève tes mains de devant ton visage.»
D’une poigne quelqu’un agrippa ses cheveux.
«Nuit, j’ai mal.»
Son corps plaqué contre le mur. Sa respiration qui s’accélère.
«Ouvre les yeux !»
Alors Lanterne poussa la porte de la cage dans laquelle il était emprisonné, cette cage de peur, de solitude et de souffrance.
Alors Lanterne put rayonner, comme Lautre il y a très longtemps car il était désormais libre, libre d’exprimer sans peur ce rêve universel qui brillait en lui et en chacun, un rêve d’amour, de paix et de fraternité.
Pour la première fois Lanterne quitta son mur et il se dressa droit, au milieu de la ruelle.
Le jour s’était éteint mais, au grand bonheur de Nuit, la pénombre s’était dissipé tandis même que les étoiles continuaient de briller dans le ciel : l’enfant parlait et de nouveau il espérait :
«Je m’appelle Lanterne, je suis dos-au-mur…»
Les garçons qui l’entouraient s’étaient masqués le visage, aveuglés par la clarté des yeux de l’enfant.
«Je m’appelle Lanterne et je refuse ce soir que l’on obscurcisse le jour…»
Petit à petit le groupe reculait, tête baissée.
«C’est grâce à toi, Nuit, si ce soir j’existe. Tu m’as donné un nom, un but et l’envie de vivre…»
Les garçons s’étaient enfuis, emportant l’ombre de leur cœur.
Seul subsistait l’enfant, immobile, les yeux tournés vers le ciel :
«Je m’appelle Lanterne mais aujourd’hui, pour toi, je serai Lautre.»
Soudain dans la nuit une étoile filante traversa le ciel, s’alluma, brilla puis mourut…
«Nuit, tu pleures ?
- Oui, mais c’est de joie.»
Rien n’est plus beau que le sourire d’une personne qui nous est chère.

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22nd mai 2010

Quand brillera l’obscrutité (2/3)

Salut !

Voici la suite du conte dont je vous ai présenté le début il y a deux semaines.

Bye et bonne lecture.

Quand brillera l’obscurité (1/3)

Quand brillera l’obscurité (3/3)

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Quand brillera l’obscurité (2/3)

Plusieurs jours s’écoulèrent, tous semblables les uns aux autres ; quelques étoiles qui s’éteignent dans l’immensité.
Pendant tout ce temps Lanterne cherchait dans son esprit un moyen d’aider la nuit mais sa longue réflexion ne le mena finalement qu’à la conclusion qu’à travers la peur du noir c’était la peur d’elle même qui tourmentait Nuit :
«Tu as peur de toi, Nuit. Tu as peur parce que tu ne contrôles plus rien, que tu n’es même plus maître de ta propre personne, que tu trembles sans pouvoir t’en empêcher, que les étoiles clignotent et que tous grelotent de froid. Tu as peur de toi parce que tu crois que tout ce qui arrive est de ta faute. Tu…»
L’enfant venait de penser à voix haute, en plein jour et soudain il s’était tu. Quelques personnes, intriguées, s’étaient arrêtées. Ils le regardaient en fronçant les sourcils, en jetant à la dérobée des regards lourds de sens : «Il est fou.» y lisait le dos-au-mur ; «le pauvre il divague complètement…». Le garçon ferma les yeux et baissa la tête. Nuit n’était pas là, il était midi, et pourtant, autour de Lanterne, le monde tremblait ; il vacillait car quelque chose était apparu au fond de ses yeux, bien pire que la peur…juste de la douleur.

Ce même jour, un peu plus tard lorsque le Soleil fut couché, Nuit s’adressa à l’enfant :
«Je t’ai montré mon cœur et je t’ai révélé mes frayeurs ; à ton tour maintenant de te dévoiler.»
Le silence souvent n’est qu’apparence, car c’est sans bruit que les cœurs crient. Ce soir seule la nuit pouvait entendre Lanterne pleurer.
«Tu ne connais camarade que l’obscurité ; tu ignores tout du jour. La pénombre est reposante pour les yeux et douce pour le cœur tandis que la lumière, elle, aveugle, elle agresse, elle nous brandit à la face du monde pour que tous ricanent. Tu as peur du noir, je le comprends ; mais peux-tu concevoir que je redoute le jour, ce moment où les ombres apparaissent, nous séparent et nous rendent inégaux. L’ombre de ceux assis par terre est toujours plus petite que celles de ceux les observant, les dominant, les jugeant.»
Nuit avait écouté, elle avait écouté mais elle n’avait rien pu dire, rien pu faire.
Soudain dans la nuit une étoile filante traversa le ciel, s’alluma, brilla puis mourut…
«Nuit, tu pleures ?»
Il est dur parfois d’être impuissant.

Dans les jours qui suivirent personne ne parla mais ils se cherchaient, se guettaient d’autant plus ; un sourire, un clin d’œil et un peu de lumière, c’est tout ce dont ils avaient besoin pour avoir l’impression de ne plus être seuls mais de partager une part d’eux-mêmes avec quelqu’un.
Pourtant un soir, peu après le crépuscule, Nuit chuchota gênée :
«Je peux te parler ?»
L’enfant sourit : «Bien sûr.»
La nuit attendit un moment, comme si elle hésitait à prendre la parole une nouvelle fois puis murmura :
«Il y a encore eu un meurtre très tôt ce soir, j’ai tout vu. C’était une embuscade et la haine ruisselait tout autour comme le sang sur la lame.»
Cette nuit dans le ciel il y avait des nuages.
«Nuit, pourquoi te caches-tu ?
- Je ne me cache pas…
- Alors explique-moi ce voile devant tes yeux.»
Mais comme Nuit ne répondait pas Lanterne poursuivit :
«Je ne vois plus les étoiles.
- Quelle importance, elles sont tellement petites !»
L’enfant se tut un moment puis demanda :
«Sais-tu pourquoi je n’ai pas peur du noir ?
- Non, répondit Nuit après une courte réflexion.
- Parce qu’au lieu de voir l’obscurité, j’essaie de ne percevoir que l’éclat des étoiles.»
Un silence. Une inspiration.
«Je peux t’aider, Nuit ; je peux t’apprendre à voir la lumière dans l’obscurité. J’ai beaucoup réfléchi et je pense que j’en suis capable…mais pour cela je te demanderai d’ôter ton masque.»
Alors une trouée apparue entre les nuages et le garçon put voir scintiller deux petites étoiles ; deux yeux qui brillaient d’espoir.

Lanterne se leva, confiant, sûr de lui-même, et tandis qu’il parlait son regard se posait tout à tour sur la brise, les animaux nocturnes et les étoiles car ce soir, plus qu’à un esprit, l’enfant s’adressait à un corps, un cœur et à une âme :
«Tu voudrais, Nuit, voir briller de nouveau Lautre dans le ciel pour qu’elle t’illumine, te rassure et te prouve la bonté de l’Humanité ? Sache qu’elle n’a jamais cessé de rayonner.»
Nuit eut l’air sceptique : «Pourquoi me donnes-tu une lueur d’espoir alors que j’ai vu Lautre exploser et mourir de mes propres yeux. Sais-tu combien il est douloureux d’espérer en vain ?»
L’enfant bomba le torse, fier de lui-même pour la première fois :
«J’ai déjà vu des personnes courir, rire ou sourire mais jamais je n’ai vu quelqu’un mourir.
Mourir n’est pas une action que l’on réalise ; c’est simplement lorsque l’on cesse de vivre, lorsque l’on cesse de courir, de rire et de sourire.
- Peut-être ; mais j’ai vu Lautre exploser et toute chose qui explose meurt…
- Non, coupa l’enfant, toute chose qui explose se brise, se déchire, se fragmente mais ne meurt pas. Si tu souffles sur une fragile rose, les pétales se détacheront pour s’envoler, emportées par le vent. C’est un peu comme si la rose aurait explosé ; mais elle ne serait pas pour autant morte car il subsisterait en de nombreux endroits une part d’elle même. Quand Lautre a explosé elle ne s’est pas éteinte ; des fragments de sa lumière se sont simplement éparpillés aux quatre coins du ciel. Si ton rêve d’union, de paix et de fraternité s’est dissous, les acteurs n’en sont pas moins présents et vivants. Regarde le ciel Nuit, Lautre a disparu mais quelque chose d’autre n’est-il pas apparu ?»
Deux yeux invisibles s’étaient tournés vers l’immensité :
«L’obscurité.
- Non, cela c’est ce que tu veux voir.»
La nuit étudia le ciel méthodiquement. Il y a avait tout d’abord la Lune dont le puissant éclat attirait directement son regard ; puis l’obscurité, dense, effrayante, cette obscurité qui n’en finissait pas…
Nuit faillit réitérer sa première réponse et se détourner des ténèbres lorsque soudain quelque chose la surprit : un point de lumière. Cette vision fut comme un bref éclair, précédé et suivi par la pénombre. Mais cette fois-ci la nuit ne s’attarda pas à regarder l’obscurité et son regard courut très vite jusqu’au prochain point lumineux.
«Les étoiles.»
L’enfant esquissa un croissant de Lune.
«Chaque astre que nous voyons est le reflet du rêve d’une personne, un rêve égoïste et solitaire mais un rêve toutefois. Ces étoiles sont moins brillantes que Lautre mais elles existent tout de même. Si tu veux reconstituer ce satellite brisé prend le temps de regarder chaque étoile, de comprendre son rêve, et de le partager. Le ciel il est sûr restera semblable à aujourd’hui mais dans ton cœur les rêves de millions d’autres rayonneront. On se sent toujours plus fort quand on partage notre rêve avec quelqu’un d’autre…»
Une petite brise, légère comme un soupir, effleura le visage de l’enfant.
«Cependant cela n’efface pas l’obscurité. Elle reste, elle persiste ; j’ai l’impression de marcher les yeux fermés avec la peur constante de tomber et de me blesser.
Ne suis-je donc condamné qu’à sauter d’étoile en étoile en attendant de me tromper, de vaciller et de chuter dans l’obscurité ?
- Non ! » Lanterne ne parlait pas fort, c’est à peine s’il chuchotait, si ses lèvres remuaient. Ce soir seul son cœur criait, il hurlait à la nuit comme un loup pris de folie. Nulle oreille ne l’entendait, nulle tête ne se leva mais dans la ville tous les cœurs s’éveillèrent…
«Non, je refuse d’être condamné à cette vie. Je refuse d’être condamné à voir passer les gens chaque jour devant moi, je refuse d’être condamné à attendre d’être seul pour pleurer. J’ai refusé d’être condamné à ne jamais entendre quelqu’un me parler avec amitié et c’est pourquoi ce soir, grâce à toi, je peux refuser que tu sois condamné à l’obscurité.»
Nuit s’était arrêtée de respirer, plus un son ne s’élevait dans la pénombre. Tous écoutaient.
«Oublie les meurtres, les larcins, les gémissements ; ferme ton cœur à la noirceur de leurs âmes et ne daigne les regarder que lorsqu’ils auront recouvré un petit peu de clarté. Nuit, je suis dos-au-mur cependant j’ai encore assez de fierté pour ne lever les yeux non pas sur ceux dont le portefeuille en vaut la peine mais sur les rares personnes dont le cœur en vaille la chandelle car, alors, leur regard est empli de plus de lumière que toutes les pièces de leur bourse.
Je t’en prie, ne pose tes beaux yeux sombres que sur les vies qui brillent en silence, sur ces mères qui le soir venu refoulent leur fatigue et leur lassitude pour bercer de nouveau leur progéniture, sur ces pères qui prennent leur plus belle voix pour raconter une histoire, sur ces amis qui ouvrent leur portes aux âmes égarées et savent si bien les consoler, sur ces amants qui s’aiment dans l’impunité, sur ces enfants seuls chez eux qui lisent pour s’enfuir vers quelques idéaux, sur ces louves qui bravent le danger pour nourrir leurs petits, sur ces arbres qui se creusent pour abriter les écureuils, sur chaque être qui se sent seul dans le noir et aspire à sentir sur son visage la douceur de ton regard, de ton sourire…
Chaque étoile, même petite, mérite qu’on lui prête attention. Alors seulement elle pourra grandir et rayonner. Alors seulement l’obscurité pourra s’illuminer.»
Longtemps après le discours de Lanterne la nuit resta pensive à contempler la lumière de chaque être, à comprendre leurs désirs, leurs envies avant de réaliser que leurs rêves aussi pouvaient être beaux et simples, de petites étincelles ravivant le brasier de l’espoir.
«Lanterne quel est ton rêve, ton rêve le plus cher ?
- Avoir un ami, quelqu’un sur qui je puisse compter, un mur qui ne risque pas de s’effondrer.
- Je croyais que c’était d’être prince d’un infini royaume où il n’y aurait plus aucune frontière, plus aucun mur pour séparer les hommes et instaurer des conditions.»
L’enfant acquiesça, le visage grave et empli de mélancolie :
«C’est vrai. Mais désormais je crains de devenir prince et d’être plus seul que je ne le suis aujourd’hui.
Peu m’importe ma condition de dos-au-mur si j’ai un ami.»
La nuit sourit.
«Je partage ton rêve, mon ami.»

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14th mai 2010

Quand brillera l’obscurité (1/3)

Salut !

Aujourd’hui je vais vous présenter la première partie d’un conte que j’ai entamé durant les vacances de pâques et finit peu après. A part Le gland qui voulait devenir grand je n’ai jamais fait de conte aussi long et quand je l’ai commencé je ne pensais pas du tout qu’il m’occuperait pendant plus de deux semaines. Le contexte, les personnages et le problème ont été assez facile à mettre en place mais j’ai eut beaucoup de mal à trouver la solution du problème : on peut dire alors que je vivais l’histoire en même temps que je l’écrivais.

J’ai pris beaucoup de plaisir à écrire ce conte, notamment parce que pour ce faire je sortais le soir et pouvais profiter du calme de la rue ou d’un café. C’est probablement la raison pour laquelle ce texte parle tellement d’obscurité…

Bye et bonne lecture.

Quand brillera l’obscurité (2/3)

Quand brillera l’obscurité (3/3)

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Quand brillera l’obscurité (1/3)

Dans la nuit une étoile filante traversa le ciel, s’alluma, brilla puis mourut… Quelqu’un pleurait.

Il était une fois un enfant assis sur des dalles de pierre contre un mur, un petit garçon qui lançait à chaque passant un sourire timide et forcé tandis qu’eux, parfois, dans un élan de générosité, faisaient sonner à ses pieds quelques pièces de métal.
Il s’était habitué à sa condition de dos-au-mur, comme il préférait qu’on l’appela, car il est vrai que n’importe qui, riche ou pauvre, pouvait un jour s’adosser à la pierre et la remercier du soutient qu’elle lui apportait. Bien que peu glorieuse il préférait cette position à celle d’être face au mur, à celle du cancre réprimandé qu’il avait subi durant quelques années.
Quand on tourne le dos au peuple les critiques sont plus acerbes, plus ouvertes, plus lâches…et l’humiliation plus grande.
La condition de dos-au-mur avait au moins l’avantage de lui révéler l’identité de ceux qui le blessait.
Jour et nuit l’enfant restait dans cette même position, silencieux. Il ne parlait à personne, répondant simplement par quelques signes de la tête, quelques haussements du coin de ses fines lèvres.
Ce n’était que la nuit que le cœur de l’enfant s’allégeait et qu’il se laissait aller à murmurer tout seul dans la pénombre. Il déclarait ses peurs, ses joies, ses peines sans aucune honte ni crainte car qui donc un soir aurait pu s’intéresser aux sentiments, aux espérances d’un garçon refusant de dormir ?

Un jour pourtant, alors que le Soleil avait rabattu la couverture de l’horizon sur sa tête et que quelques étoiles commençaient à apparaître, éclatantes, pour aller au bal , une voix familière, à la fois proche et lointaine s’éleva. Elle s’adressait à l’enfant :
«Bonsoir ; la voix sembla hésitante, comment t’appelles-tu ?»
Sans chercher à comprendre d’où provenaient ces mots l’enfant déclara :
«Cela fait tellement longtemps qu’on ne m’a pas posé cette question que j’en ai oublié la réponse.»
Après un nouveau temps de réflexion la voix décida :
«Je te nommerai donc Lanterne…
- Pourquoi ? rétorqua l’enfant
- Tout simplement parce que les lanternes s’accrochent au mur et qu’elles sont comme des veilleuses dans les sombres rues de l’esprit.»
Inconsciemment le garçon sourit :
«Et vous, puis-je connaître votre nom ?»
Autour de l’enfant la pénombre se faisait plus dense, plus lourde mais ses yeux, habitués à l’obscurité, ne percevaient dans les environs que la seule présence des chats de gouttières et des oiseaux tournoyant au-dessus de la ville endormie.
«Comme toi Lanterne je n’ai pas vraiment d’identité et mon appellation varie suivant les contrées où je m’installe. Aujourd’hui, pour toi, je serai Nuit.»
L’enfant se recroquevilla un peu plus contre le mur, non pas qu’il fut effrayé, mais simplement parce qu’une légère brise venait de se lever et qu’il cherchait à s’en protéger.
«Suis-je le seul, Nuit, à t’entendre, ou ta douce voix résonne-t-elle dans le cœur de tous les enfants ?
- Non, ce soir je ne parle qu’à toi.»
Le garçon se tut et, les yeux grands ouverts, regarda le ciel.
Quelque chose en lui, probablement un instinct nocturne, lui chuchotait qu’il fallait être éveillé pour entendre le murmure de la nuit.

Tout le reste du temps l’enfant resta muet et son nouveau camarade fit de même. Cependant, malgré cette absence de mot, Lanterne savait que si la nuit ne parlait plus à son esprit elle s’adressait à son cœur comme bien des fois déjà elle l’avait fait, sans ouvertement se manifester. Il percevait, venant de la forêt, le hululement du hibou, le souffle du vent, un peu plus sinistre, un peu plus furtif, juste assez pour humidifier les murs et éveiller en eux d’étranges frissons.
Mais surtout c’est le silence que l’enfant écoutait, cette paisible harmonie qui unissait tous les êtres le soir tombé.
Oui, ce n’était sûrement pas la première fois que Nuit lui parlait ainsi mais pour la première fois chaque son s’inscrivait en lui comme une sensuelle caresse, signe d’une tendre affection, d’un intimité partagée.
Ce fut dans cette sérénité que le jour revint, agressant les yeux encore ouvert de Lanterne et faisant fuir Nuit à grands coups de klaxons, de cris et de ricaillements.

Les nuits qui suivirent c’est avec plus d’ardeur et d’espoir que Lanterne guetta l’appel de Nuit mais chaque fois son désir laissait place au silence, ce silence qui était désormais pour lui plus un signe d’abandon que d’amitié.
Ce n’est qu’au bout de plusieurs semaines que l’enfant, pris d’une profonde mélancolie songea à rétablir lui même le dialogue avec Nuit :
«Pourquoi, il y a de ça plusieurs lunes, t’es-tu adressé à moi ? Est-ce la folie d’une solitude trop longtemps nourrie qui me fait divaguer ou l’esprit de la Nuit existe-t-il vraiment ?»
L’écho de ses paroles résonna quelques secondes dans l’étroite ruelle avant de s’éteindre comme une flamme en manque d’oxygène. Quand le silence fut revenu une réponse s’éleva jusqu’à lui, faible mais néanmoins perceptible :
«Je cherchai à savoir à qui appartenait toute cette lumière. Tu es peut-être éveillé Lanterne mais tu rêves et tes rêves m’illuminent comme les étoiles elles-mêmes n’en sont plus capables.»
Le garçon leva les yeux vers l’immensité au dessus de lui :
«Je ne me doutais pas que la nuit pouvait autant aimé la clarté.»
Lanterne était conscient qu’il passait les heures sombres à espérer, à espérer en secret un monde meilleur où il ne serait plus dos-au-mur mais prince et que son royaume s’étendrait à l’infini car il n’y aurait plus aucune frontière, plus aucun mur pour séparer les Hommes et instaurer des conditions ; juste des bras grands ouverts pour soutenir ses amis et l’humanité toute entière, comme des murs le feraient sans évoquer cependant dans les cœurs la crainte qu’ils ne s’effondrent et ne les ensevelissent.
L’enfant savait déjà tout ceci mais il ne comprenait pas pourquoi ses rêves plus que ceux des autres rayonnaient. Il n’eut toutefois pas besoin de poser sa question pour que Nuit la perçoive et lui explique :
«Tu n’es pas le seul à rêver, Lanterne, mais tu rêves différemment. Tous autour de toi aspirent au pouvoir, à la domination, à la vengeance… Ce sont pour la plupart des rêves égoïstes et personnels. Tandis que toi, petit, tu rêves d’amour.
Il y a très longtemps, à une époque où l’Humanité même n’était pas encore née, il y avait dans le ciel non pas une mais deux Lunes, l’une et l’autre d’une splendide clarté. Cependant un jour une guerre est apparue, la première, je ne me souviens même plus pourquoi. Le conflit a grandi, enflé, tout comme la haine dans le cœur des Hommes et lentement les souhaits d’union de paix et de fraternité se sont émiettés.
Celle que l’on nommait à cette époque Lautre s’est fragmentée, déchirée, brisée pour finalement exploser sous la pression des tensions…nous ne l’avons jamais revue, probablement est-elle morte.
Tu ne saisis surement pas toute l’étendue de ton talent mais sache, Lanterne, qu’un seul rêve de ton cœur suffit à dissiper l’effroi de quelques autres.»
Une nouvelle fois le silence revint sur la ville car il y a des vérités qui, une fois énoncées, semblent si lourdes de sens que toute autre phrase serait déplacée.
Seuls ces quelques mots pouvaient prétendre combler le gouffre qui s’était instauré : «Explique-moi.»
Alors, après un long soupir, obéissant à l’ordre ingénu d’un enfant, la nuit lui ouvrit son âme :
« J’ai peur petit, d’une frayeur infantile mais non pas stupide. J’ai peur du noir comme nul ne l’a jamais autant craint et dès que j’ouvre les yeux la terreur s’empare de moi, incontrôlable.
J’ai peur car je sais que c’est dans la pénombre que sont commis les meurtres, les larcins et que naissent les cauchemars.
J’ai peur car je suis la seule à entendre les rêves du monde, ces rêves noirs de haine. Pourquoi suis-je obligée de garder les yeux ouverts ? En réalité Lanterne ce n’est pas de l’obscurité des villes dont j’ai peur mais la noirceur des cœurs que je fuis. Je pense alors que tu peux t’imaginer combien ta lumière me réchauffe l’âme.»
L’enfant aurait voulu aider Nuit mais il ignorait comment faire. Cela aurait été se leurrer que de croire que l’on peut changer la nature des Hommes. La seule chose qui lui semblait être à sa portée était de remplir son cœur avec tout l’amour dont il disposait, l’affection qu’il avait pour celle qui lui procurait déjà depuis plusieurs mois une inestimable compagnie, mais aussi la tendresse qu’il ressentait pour tous ceux qui lui avait un jour accordé un peu de compassion et d’attention. Alors il lui suffirait de sourire, doucement, timidement, pour lui offrir son cœur.

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26th avril 2010

L’appel

Salut !

Je vous présente aujourd’hui un poème écrit début mars.

Bye et bonne lecture.

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L’appel

Un loup court et le doux lit des anges s’enfuit.

La nuit court mais nulle étoile ne la poursuit.

Silencieux un rapace aiguise ses serres;

Ce sont aux timbales d’entamer le concert.


Un loup hurle aux chérubins tombant du décor,

La nuit hurle et chaque cri déchire son corps.

Apatride des cœurs ! De ta peine démente

Les feuilles flutistes, seulement se lamentent.


Soudain, babines retroussées, les pulsions

Explosent. Les crocs se découvrent, rébellion

D’un être muet brisé par les siens. Écoutez !

La nuit meurt, couchée sur un tertre ensanglanté.


Mais le loup, demain, continuera de hurler…

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